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face au vent-avel a benn
17 septembre 2005

Montagne...

       La route minuscule semble tout droit sortie d'une légende..
Sur les cotés, l'herbe est si verte, si épaisse, douce à se rouler dedans. Les fougères n'ont pas souffert du soleil estival, ici au fond de la forêt le soleil a du mal à traverser les arbres et la mousse a envahi les troncs des sapins couchés.
Au milieu des clairières, ondule la campanule, si simple et si fragile, clochette mauve qui sonne en silence. Au bord des routes, les balsamines géantes lancent leurs graines mures sur la terre acide des bois.

      Quand la route s'élève jusqu'en haut des cols, les  pentes exposent encore les cicatrices des blessures passées. 26 decembre 1999.... Date qui ne s'oublie pas, et qui pourtant est inscrite ici, au bord de cette route belle à pleurer, à rire, à aimer, à vivre. Ici, sur un arbre déchiré, symbole de la furie des éléments, un arbre magnifique qui lance vers le ciel son absence de branches.
Lentement, la nature couvre les plaies d'arbres jeunes et volontaires qui chercheront à atteindre le ciel parfois si bas.

     Ici ou ailleurs, chacun pourra se dire: ici j'ai vibré, cet endroit là est fait pour moi. C'est si facile, la montagne ne te repoussera pas.

     Quand le soir tombe, l'ombre des grands sapins impose le silence. Mais le silence n'est pas. Il reste le bruit du ruisseau qui danse entre les roches, et celui des brindilles qui cassent sous le poids de l'eau. Chaque goutte qui s'écrase à terre, petite musique, est comme une note jouée sur le piano géant des arbres de la forêt. Dentelles argentées sur le vert des sapins, qui brillent, brillent encore quand on ferme les yeux.
Tout au fond des bois sombres, le pas du lynx, invisible, inaudible, fuyant les hommes, seul maître des lieux. Le voir est un cadeau.
Et le regard de l'aigle, droit dans les yeux. " Même pas peur" semble il dire. Peur de quoi? Des pantins qui s'agitent à quelques mètres de lui, alors qu'il lui suffit d'une seconde pour tutoyer le ciel?
Et nous, que nous faut il pour y arriver?

      C'est la montagne, douce, simple, jamais hostile.
Celle qui n'écrase pas, qui ne rabaisse pas, celle qui élève, avec calme et sérénité.
Pas l'Himalaya, même pas les Alpes, juste une petite chaine de montagnes, à dimension humaine.
Une montagne simple, comme peut l'être le bonheur, parfois.
Une montagne qui te prend dans ses bras, qui sait lire dans tes sourires, dans les larmes que tu caches, qui te dit qu'elle t'aime quand tu en as besoin.
La montagne, que tu remercies de chaque pas qu'elle permet que tu poses sur elle.
La montagne où tu es bien, si bien...
La montagne où tu voudrais...mourir?
Non, celle où tu voudrais vivre...vivre...vivre...
Ici. Maintenant.
L'instant.
Demain.
Encore.
Et encore...

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Commentaires
E
Montagne à gravir...<br /> Lentement...<br /> Lentement...<br /> En savourer chaque pas...<br /> y compris les faux-pas qui apprennent à marcher.
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