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face au vent-avel a benn
25 octobre 2007

vers la lumière...(3)

Suite du récit commencé ici
et continué ici

Je suis d'anciens sentiers balisés, qu'il faut tenter de retrouver sur des cartes précises. Les balisages sont quasiment effacés.
Ils faisaient partie de tout un programme de randos vtt, dont j'ai eu les tracés, mais depuis les sentiers ne sont plus entretenus, ni balisés.
Seuls les gens du coin les connaissent encore. Le tourisme vert a encore du progrès à faire par ici...
Voilà plus de 6h que je marche, et je sais où je vais faire ma pause.
Avant, il me faut traverser une pinède en pente, très claire, et quasi totalement oubliée.
Au pied des pins poussent de jeunes châtaigniers.

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Je ralentis le pas, savourant ces instants qui me séparent du plus beau coin que je vais traverser aujourd'hui.
Je vous l'ai déjà fait découvrir en avril.
En octobre, à 13h30, la lumière y est déjà faible. Mais j'ai toujours une envie irrésistible d'y naviguer en barque, me laissant dériver sur ce kilomètre de bonheur.

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Ici, peu de courant, l'eau est quasi immobile, dorée au soleil, et très sombre sous les arbres. La prochaine fois je tenterai d'approcher l'autre rive. Les ronces et les orties en défendent l'accès. De ce côté, même barrière, entrecoupée par quelques trouées qui permettent le rêve.

2 kilomètres plus loin environ, je rejoins la rivière, qui a totalement changé d'aspect, car le couvert végétal y est bien moins dense.
Sur les bords, les immenses frondes des osmondes royales se dessèchent lentement. Elles sont plus hautes que moi, et en grand nombre.
Je n'ai pas fait de photos, l'ombre aurait tout gâché.

Plus loin encore, la rivière se mêle à une autre eau... Marécages poissonneux, étendues immenses, et quelques recoins où se cachent les barques de bois

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Il est temps de remonter vers la forêt, et la lande, qui me ramènera chez moi.
Je passerai sur les heures de souffrance, dues à mes échauffements plantaires qui ont atteint un stade intolérable.
Je me suis vue tituber comme une femme ivre...

Je préfère garder, du retour douloureux, l'image déjà trop sombre du petit étang perdu que ma route me fait longer à nouveau.
Il regorge de poissons immenses, paisibles, que jamais un hameçon ne dérange.

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Je ne sais où me mènera ma prochaine marche.

A chaque retour, je me dis: "plus jamais, tu as trop souffert". Et le lendemain, je sais bien que je recommencerai.

Ce qui est sur, c'est que je partirai à nouveau de nuit. Marcher vers le jour est un cadeau qu'il est bon de se voir offrir par la nuit.

Il est bon aussi, au retour, de marcher vers le soleil qui se couche. Comme il est bon de lui tourner le dos, de voir l'ombre vous avaler, sereinement. Bon d'aimer la nuit.

Mais n'aime t'on pas la nuit parce que l'on sait qu'elle sera suivie du jour?

Je voulais marcher sous la lune...
18h. La lune est là, elle me nargue, il fait grand jour encore.
19h40. Je pousse la porte de la maison, en regardant la lune. Vénus est invisible le soir, du moins pas vers l'Est, ailleurs je ne sais pas.
Etre guidée par une étoile, c'est peut être trop facile...

J'aime la certitude écrite sur le ciel entièrement noir: les étoiles y brillent aussi. A défaut de les voir, soyons forts de leurs lumières invisibles.

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Commentaires
L
je suis sure que tu aurais déniché quelques perles rares! Tu te rattraperas lors de ton prochain séjour.<br /> moi, à part les immenses touffes d'osmondes royales (comment ne pas les voir?) je n'ai rien vu de rare, mais quelle belle balade!
C
Nous rentrons de Bretagne. J'aurais aimé faire une balade dans de tels paysages, au sein de telles végétations. Nous n'avons pas pu le faire, faute de temps. Cela me manque néanmoins, d'autant que je n'ai pas fait de telles sorties cet automne. En tout cas merci, je m'y suis cru un instant.
J
RE.<br /> quant à la saison propice pour BROCELIANDE,merci,<br /> j'avais déjà lu unde tes posts début 2007 je crois ans le quel il était clair que le milieu était très humide d'où les nombreux étangs ! pas de problème je n'oublierais pas le maillot de bain...<br /> et comme dirai j.c VANDAME "be aware" ou comment être attentif à ce qui nous entoure.C'est là tout ce que je comprends à sa prose !<br /> C'est peut-être que je suis aussi une andouille alors...<br /> A+
L
ahhhh... Guéméné!!!<br /> quel beau pays!<br /> Le Morbihan de bois, mais pas des pinèdes comme chez moi. Des bois humides. Avec tout autour des gens sympas, les plus accueuillants de Bretagne d'après moi (pays de Guéméné, Baud, etc)<br /> Je revendique moi même le statut d'andouille de Guéméné de première classe...<br /> petite explication: je revendique haut et fort mon état de fêlée, de zinzin, et d'andouille.<br /> Dans mon travail, je suis souvent prise pour une andouille, et j'ai compris qu'il était raisonnable et préférable (pour soigner mes insomnies) de jouer le "Oui Oui", en en pensant pas moins...<br /> Et le nom de mon employeur est exactement celui de l'andouille citée plus haut..<br /> <br /> :-))<br /> Je suis donc, l'andouille de Guéméné.<br /> <br /> Quand à ton projet de passer 4j en autonomie en Bretagne profonde, j'espère que tu choisiras la bonne saison :-))<br /> Si le paradis dont tu parles est Brocéliande, je te conseilles d'éviter tout séjour avant la mi avril, si tu n'es pas équipé de chenilles à la place des chaussures. si si.. un jour j'ai mis 20 minutes pour faire.. 300 mètres.<br /> Je te rappelle que Brocéliande est une forêt privée, où respirer est permis, mais seulement de temps en temps...<br /> Sorti des sentiers balisés, tu risques de tomber sur un proprio hargneux. <br /> Je le fais moi aussi bien entendu, mais normal: je ne sais pas lire, andouille que je suis!<br /> Si tu as besoin de renseignements, au niveau rando, tu peux me mailer. Mais si tu as écrit un livre sur le coin, tu dois connaitre. Moi je peux te parler de l'état et de l'interet des sentiers officiels, ou non.<br /> <br /> Quand à ta dernière phrase, je me permets de répondre:<br /> Je tire une certaine richesse de ces marches en forêt parce que J'AI ENVIE D'EN TIRER UNE.<br /> Certains, arrivant à la pointe du Van, et voyant le Cap Sizun, et la baie des Trépassés, disent, avec un certain dédain:<br /> "c'est *çà* la pointe du Raz"?<br /> si si, j'en ai entendu...<br /> Inutile de préciser qu'ils n'ont en eux aucune richesse, et qu'aucun site, aussi merveilleux soit il, ne leur en apportera.<br /> <br /> Si tu désires marcher, et en revenir plus riche, tu le seras. Dès le premier pas. Et avant même de le faire :-)<br /> Bonne journée
J
bonjour à tous,<br /> Tes récits sont pleins de poèsie et de douceur laouen.Avec de plus de très belles photos qui rendent très bien compte de l'amour que tu exprimes por ce coin de BRETAGNE que je taverse toujours trop vite quand je me rends en MORBIHAN pays de mes origines ( le pays des andouilles c.a.d GUEMENE/SCORFF ) A travers la toile j'arrive à ressentir les ambiances, c'est très agréable et me donne des fourmies dans les jambes, l'envie de s'immerger dans cette nature si riche et chargée d'histoire (je viens de finir un receuil sur les comtes et légendes de BROCELIANDE, texte du "carrefour de Trécélien"), si acceuillante et effrayante à la fois par son aspect "sauvage", protégée par les fées et les korigans, bien que toujours trop mutilée par l'homme toujours en quête de nouveaux territoires à exploiter.<br /> Mon rêve à accomplir dès que les conditions le permettront, me rendre dans ce paradis pour 3 à 4 jours en autonomie et m'enfoncer dans cet EDEN pour m'en imprégner un peu, vue la richesse que tu en tires ce ne peut être que bénéfice.<br /> A bientôt et bonne journée.
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