y a tout c'qui faut...

Un article du Monde m'a fait grincer des dents ce  matin.
Le titre "les salariés du dimanche ne désarment pas".

Déjà, le terme "salariés du dimanche" porte presque à confusion.
En effet, traiter un fier cycliste de pédaleur du dimanche, et vous allez voir sa réaction! :-)

Ici, ce n'est pas réducteur: nous parlons bien des salariés qui travaillent le dimanche.

Résumé de l 'article:

Hier, 400 salariés de chez Conforama (y a tout c'qui faut) ont manifesté car ils n'ont plus le droit de bosser le dimanche.
Tiens?
Je me souviens d'un certain Intermarché... Je discutais avec la vendeuse de fromages qui me disait, à propos de l'ouverture les jours fériés:
"c'est lamentable! Si aucun client ne venait un jour férié, on ne serait pas obligé de venir bosser!
En plus, ceux qui viennent les jours fériés, ce ne sont pas les gens qui bossent en semaine, ce sont les retraités!"

Cette dame, et elle n'était pas la seule, pestait de devoir travailler les jours fériés. Elle n'aurait pas apprécié non plus de bosser chez Casto (y a tout ce qui faut 7j/7) le dimanche...

Et bien, l'immense majorité des employés de chez Casto (y a tout c'qui faut même des manifestants) gueule pour bosser le dimanche et pleure:
Mr Sarko, par pitié, laissez nous bosser plus...
Si si, juré, c'est dans l'article!!!
Par contre, il est précisé que le PDG de Casto (y a tout c'qui faut même des négriers) n'était pas à la manif.
Soit il bossait, soit il était... à la plage en RTT?

Passé le moment de stupéfaction, il est très simple de comprendre leur revendication:

Ces employés sont grassement payés au SMIC. Bosser le dimanche est pour eux un énorme plus car ils touchent 1400€ net au lieu des 1100€ net!
Un salarié explique: "Je travaille tous les dimanches depuis 1976. Je gagne 1 400 euros nets comme adjoint au chef de dépôt à Herblay. Si on ferme le dimanche, je ne toucherais plus que 1 100 euros. Comment je fais avec un loyer de 700 euros et une famille à faire vivre ?".

Et là, je vire au rouge...
N de D!!!
Il bosse depuis 1976 dans la même boite!
Il bosse depuis 1976 TOUS les dimanches!
Il est "adjoint au chef de dépot"!
Et il continue à être payé au SMIC!!

Ouais... chez Casto, y tout c'qui faut: même des exploités!

Question: celui qui n'est pas adjoint au chef de dépot, il touche combien?? 80% du SMIC?
Y a pas un blème là?
30 ans de boite et le SMIC...
Et ils manifestent pour bosser le dimanche... Mais faudrait les bruler tous les Casto! Manifester pour avoir une augmentation!
C'est lamentable...
Et pourtant, ils ne peuvent pas faire autrement.
Dehors, y a la queue pour prendre leur place.

Tain... je ne suis pas prête d'acheter un truc chez Casto!
Ah bon? Chez Ikea c'est pareil?
Et chez But aussi?
Waaaaaah.. je vais donc devoir construire mes armoires, en coupant moi même le bois à la scierie du village?

Petite enquête...
La scierie paye ses ouvriers au SMIC
Ils ne travaillent pas le dimanche

C'est bon... Je file acheter des planches...

Et je dis merci à Word Company: je suis payée au SMIC en tant que tourneur, alors que j'ai commencé à bosser la semaine dernière!
Je suis vraiment veinarde!!!!
Je vais gagner 1400€ brut!!! (bon ok, si je bossais le dimanche ce serait du net)
Merci, merci, merci, merci!!!!!!

Comments

[willow]

d'accord avec YOYO et LAOUEN....rien d'autre à dire si ce n'est que j'espère ne pas t'avoir porté malheur Laouen en te disant de faire gaffe pour ce boulot......oups détail :les primes : pour moi 6 ans de retrait du jour au lendemain et dans la fonction publique.....le TA a reconnu l'abus...mais pas de remboursement...yaouh)

[Mahina]

J'aime tes coups de gueule.... et ça fait réagir!!

[laouen]

Et bien.. y a du débat par ici!
je rentre du travail, j'ai mangé un peu, pas vraiment la force de débattre aussi.
deux trucs, comme çà, en vrac...
il y a des régions de France où le dimanche est sacré: allez donc trouver une boulangerie ouverte en Alsace par exemple...
l'Alsace est un cas à part. J'y ai travaillé pendant 3 ans, et je bénéficiais d'un régime de sécurité sociale fabuleux!

Autre remarque, pour répondre à Cornus:
les primes sont une manière vicieuse de gonfler le salaire.
Par exemple, mon ex mari avait un salaire de chef d'atelier qui ne correspondait pas à ses capacités, ni à son travail fourni.
Pour lui "rattraper çà", on lui donnait des "primes de panier".
Ces primes pouvaient être placées tout en haut du bulletin (et boum les cotisations dessus) ou tout en bas (rajout sur le net, tout bénéf)
naturellement, elles étaient en haut chez beaucoup de monde...
Autre chose:
Quand il s'est retrouvé au chômage, sur quoi s'est basé l'Assedic pour lui verser une indemnité?
Sur son salaire sans les primes bien sur! Et toc, dans les dents...
Et face à un nouvel employeur, comment négocier un salaire avec un bulletin de paye comme celui là? l'employeur regarde le montant du salaire, pas celui du salaire plus primes, et il donne la même chose, ou à peine plus. et re toc dans les dents...

Les primes sont une grosse connerie pour faire passer la pilule plus facilement.
Elles peuvent sauter sans prévenir, puisque rien n'est réellement fixé.
Si c'était le cas, ce ne serait plus des primes, mais une véritable augmentation de salaire.

Bon... je vais tenter de panser mes mains.
Pour info, j'ai du arrêter de travailler quelques minutes, car le sang dégoulinant sur les outils çà faisait désordre.

Ensuite, j'ai du plonger mes mains blessées pendant 2h dans un hydrocarbure bien toxique afin de dégraisser des pièces;
sans gants bien entendu.
La législation interdit çà!
Mais Word Company le permet.
Si je finis par choper un cancer de la peau, je demanderai une prime à mon patron.. pour mes gosses.

Fin du débat

[Cornus]

Je suis d'accord avec toi Laouen. Je suis contre le travail du dimanche et pour l'augmentation des bas salaires qui stagnent. Je suis contre le travail du dimanche dès lors qu'aucun service public essentiel ne le nécessite (dans les hôpitaux par exemple). Et puis les patrons artisans peuvent aussi ouvrir s'ils veulent (boulanger par exemple). Je suis contre le travail le dimanche parce que c'est un moment privilégié pour les rencontres familiales ou autres, pour tisser des liens sociaux. Je suis contre le travail du dimanche parce que le dimanche risque de devenir un jour comme les autres (et je ne parle même pas de l'aspect religieux). Je suis contre le travail du dimanche, parce que notre société a besoin de repères fixes dans une société qui ne fait que courir dans une spirale insensée. Je suis contre le travail du dimanche parce que demain, on ne sera pas plus payé le dimanche qu'un autre jour.

Marieannick> Les primes occasionnelles ou exceptionnelles ne peuvent pas forcément être purement et simplement additionnées au salaire conventionnel car ces primes ne sont pas forcément soumises au même régime de cotisations sociales, ce qui peut avoir des répercussions en terme de pension de retraite ou autres. Et puis si ces primes correspondent à un surcroît de travail, on ne peut en aucun cas en tenir compte.

[JT]

......
Oui, Yoyo, c'est sans doute une clef mais les portes qu'elle ouvre sont aussi nombreuses que les individus que compte notre planète.... Pour certain, le bonheur, c'est avoir à manger pour demain, pour d'autre c'est avoir accès à internet, pour d'autre, c'est avoir la paix, pour d'autre encore, c'est avoir une île toute équipée sur un lagon bleu turquoise! Alors, on fait quoi pour que *tout le monde puisse accéder au bonheur?
Question folle!
La solidarité est un élan magnifique quand il reste à l'échelle humaine (famille, village, voir corporation) mais quand on la décrète à échelle planétaire, ça devient assez vite du grand n'importe quoi!
J'ai un boulot un peu particulier ou souvent me revient la réflexion suivante: "en fait c'est à l'ancienne"! Ce à quoi je réponds que la moutarde à l'ancienne est fabriquée actuellement en usine! Humour ras des paquerettes, je le reconnais....
Mais.... Aucun retour en arrière n'est possible dans la vie! On avance toujours, il y a des vagues, des hauts, des bas... C'est le mouvement de la vie, la preuve même de son existence...
Nous sommes tous acteurs et responsables et c'est le sens que nous donnons aux moindre faits du quotidien qui peut insuffler (ou non...on n'est pas grand chose tout seul) un sens au plus grand nombre... Sachant que rien n'est stable sinon la non-vie!

C'est un peu long et confus mais c'est dit comme je le pense...
:-))


Concernant la consommation j'ai copié là:
http://perso.orange.fr/claude.beck/Fiche%20de%20cours11.htm

L'évolution de la consommation
Depuis 1945, le niveau de consommation des ménages s'est considérablement élevé, avec l'accroissement des revenus. Avec les "Trente Glorieuses", la consommation en volume a plus que quadruplé. Toutefois, depuis 1990, la progression de la consommation des Français s'est réduite. Compte tenu de la faible croissance économique, du chômage, de la croissance démographique ralentie, la consommation par habitant a même stagné.
Certains postes de dépenses ont connu ces dernières années une véritable explosion : c'est le cas notamment des dépenses de santé et de loisirs. Pour d'autres biens, le seuil de saturation est atteint (voitures, réfrigérateurs, télévision) et les ménages dépensent pour effectuer leur renouvellement.
L'évolution du mode de consommation
Engel a défini les lois d'évolution de la consommation. Les lois d'Engel s'énoncent ainsi :
Lorsque le revenu augmente :
1. La part des dépenses consacrée à l'alimentation diminue ;
2. La part consacrée à l'habillement et au logement est stable ;
3. La part consacrée à l'hygiène et à la santé, aux loisirs et à la culture, aux voyages augmente.