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face au vent-avel a benn
14 août 2007

des trésors, et.. de l'eau

Je retrouve la maison telle que je l'avais quittée presque deux ans auparavant.
Un peu plus de géraniums, et le petit dernier de la famille beaucoup plus grand, mais toujours aussi souriant. Il va avoir 4 ans.

Le temps est menaçant, et très vite il se met à déluger. Un bon déluge de montagne, qui cogne fort sur les velux.
Dès que çà se calme un peu, je prends des photos par la fenêtre.

Au soleil (photo prise le lendemain), voici la maison
IMAG0309

A cet endroit, avant, une piste de ski et un tire fesse.
La pente derriere la maison doit être de 30-35% en moyenne, peut être un peu plus à un certain endroit.

De la fenêtre de ma chambre, voici ce que je vois

IMAG0132

Et du séjour, qui est aussi la chambre des enfants, vue sur un énorme noyer

IMAG0134

Le soir tombe, et la brume recouvre la pente

IMAG0138

Et tous les trois, nous pensons exactement la même chose:
Qu'il serait bon et amusant de dévaler cette pente, en roulé boulé, en tentant d'éviter le poteau électrique au milieu, et en s'arrêtant avant le fossé qui atterrit sur la route...
Trop mouillé.

Mais demain... Peut être!

Beuh...
Demain n'est pas un autre jour!
Départ vers Schapbach, ou je pense pendre la petite route qui monte vers Freiersberg au pied du sentier qui grimpe vers le lac 2 kilomètre et demi plus haut.
5km de rando, dont 1km 300 à 18-20% de moyenne. Un bon début pour des enfants qui n'ont jamais connu la pente.

Au village, je découvre un panneau qui nous fera bientôt hurler de rire: Umleitung (déviation)
Il semble que ces panneaux là auront le chic pour nous poursuivre durant toutes nos vacances, me faisant emprunter des routes microscopiques qui ne sont pas sur ma carte dès que je voudrai faire un peu de route.
Pour rejoindre Freiersberg, une seule autre  possibilité: faire un détour de 30km mini. Pas question.

Je gare ma voiture à Schapbach, pensant sans le dire tout haut:  les enfants vont me maudire...

En effet, par ce village, la balade au lac fait 18km aller retour, par des pentes très rudes, et très longues. Ou comment passer de 400 à 900m en pas longtemps...

Le soleil fait rapidement place aux nuages.
Mais les enfants s'en moquent: ils découvrent le bonheur de l'auto satisfaction de l'estomac.
Entre deux murs à 20%, ils plongent dans les buissons. Je leur ai déjà fait gouté le trèfle rose, et ils ont ramassé du serpolet.
Au début, ce sont les mures. Et soudain P'tit Troud me dit: Man', j'ai trouvé des framboises!
Je n'ai pas mangé une framboise sauvage depuis 1988, date à laquelle je bossais parfois près de Saint Etienne, dans des bois sombres de sapins.
Les doigts rougissent...

IMAG0150 IMAG0152

Les nuages laissent place à la pluie.
Et la pluie au déluge...

Les herbes hautes transforment nos pantalons en éponges lourdes à trainer. Les enfants avancent.
Ils ont mangé des fraises des bois, et trainent encore, malgré la pluie, devant les framboisiers.
Mais ils ne savent pas que ces buissons ras qui tapissent la lande toute entière sont recouverts de myrtilles...
Ne connaissant que la version cultivée de la myrtille, ils pensent que la myrtille est un fruit mauve noir, de bonne taille.

Les myrtilles sauvages sont rouges vifs, et noires à maturités. Et elles sont petites...
Je leur fait découvrir un autre trésor des montagnes.

Nous arrivons sur le sentier qui redescend jusqu'au lac. Et comme moi, les enfants "sentent" qu'il faut s'avancer sous les sapins, sur la gauche, pour le découvrir du haut.
Et là... Rien.
Le brouillard recouvre tout. Il est même impossible de voir la cime des sapins qui poussent autour de nous.
Alors nous descendons...
Au milieu de la forêt noyée.

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10 secondes après, humidité sur l'appareil

IMAG0160

En bas, ce n'est pas mieux. Le lac est quasi invisible. Réfugiés sous la cabane, nous mangeons rapidement. Il ne faut pas trainer, sinon nous risquons de passer 15j avec la crève.

L'effet magique est raté. Les enfants découvrent le lac sous son pire aspect.
Moi... Je l'aime. C'est différent.

Retour long et difficile...
Pour "couper", nous oublions les balisages et empruntons un sentier "oublié", retourné à la végétation. Il faut parfois se frayer un chemin à travers des fougères de 2m de haut. Mais les enfants adorent. Jeu de piste, parcours du combattant. Dénicher un très ancien balisage, ou une vieille borne de pierre est un jeu.

Longue et interminable descente... Ponctuée de chansons tirées d'un répertoire varié (les enfants choisissent)
Cela va de "Non rien de rien" de Piaf, à la Marseillaise, en passant par... "j'ai la quequette qui colle". Tout ceci hurlé à travers bois.
çà réchauffe!

Et là, la forêt nous livre un autre de ses trésors.
Une, deux, trois, une tache, une autre... Un bon kilo de girolles.
Qui finiront dans la poele, avec des oeufs brouillés, et un peu de serpolet des montagnes. (aiguilles de sapins en prime)

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Qui a dit que l'été était pourri pour TOUT?

Quand à la pente derrière la maison...
Elle nous attendra jusqu'à demain soir.
Le sol aura un peu séché, mais sera encore bien gorgé d'eau... et de bouses.

Nous grimperons tout en haut, en s'agrippant parfois aux herbes tant la pente est forte.
Là, nous nous coucherons sur le côté, les bras arrondis.

Et....
Banzaïiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Rêve de gosse enfin réalisé. Oh... çà faisait bien 30 ans que j'y pensais.
Hurlements, rires, cris d'horreur en frolant de près une bouse.

Sales, trempés, à genoux tentant de calmer cette vision cauchemardesque de la terre qui n'en finit pas de tourner alors que nous sommes à l'arrêt, nous assumons.

Tout le quartier a du nous entendre et nous voir.
Dignes, nous tentons de nous mettre debout, et rejoignons la maison la tête haute.
Pour moi ,ce sera plus difficile: j'ai le mal de mer....
Le mal de mer intense, ici, quelque part au milieu de la Forêt Noire, à 700m d'altitude.

Mais avant cette glissade folle, j'avais emmené les enfants voir la source du Danube, se balader à Triberg, capitale du coucou qui coucoute, et admirer la plus haute des cascade d'Allemagne (160m de haut).
Photos demain, ou ce soir.

 

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Commentaires
J
Les enfants ont beaucoup de chance de t'avoir pour Maman, j'aurais adoré rouler en boule avec vous jusqu'au bas de la pente et puis les framboises sauvages hummmm miam, miam. Je suis sûr qu'ils ont passé des superbes vacances en dépit du temps !
C
Mmmm...miam! De quoi se nourrir, et pas que l'imagination en plus! :)
L
bah si, mais en fait... ils ne les ont jamais vu avec des myrtilles!<br /> faut croire que les oiseaux bretons sont très gourmands<br /> :-))
K
Comment! Ils n'ont pas vu de myrtillers sauvages alors qu'ils habitent en Bretagne???!!!
Y
J'aime l'atmosphère rendue par ton récit...j'ai l'impression d'y être un peu...
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