le dormeur du Val...(2)
Non, je n'en parlerai pas, inutile d'insister, y a Canalblog qui nous a dit de ne rien divulguer, donc, je la boucle.
De toute façon, je n'ai plus rien à dire. Demain, je mettrai un brassard noir autour de mon blog, pendant que certains de mes lecteurs se réjouiront sadiquement de ma détresse, partagée par certains d''entre vous tout de même.
Revenons en à la Bretagne, au Val sans Retour, aux arbres centenaires, à la rosée du matin, à toutes ces choses qui ne changeront pas si on les laisse vivre. Et demain ces choses là seront toujours aussi belles...
Au petit matin, le Val était envahi par la brume. Voici la première image que j'ai vue en sortant de ma tente:
Il n'était pas encore 7h, et le soleil était bien caché derrière les collines d'en face, car naturellement, j'ai dormi face à l'Est, comment pourrait il en être autrement?
Alors je suis descendue à l'étang, en oubliant les sentiers, directement par la la dalle de schiste, qui curieusement, ne glissait pas, faut croire que la rosée n'était captée que par les plantes et ma tente.
Note aux lecteurs: je ne glisse pas car j'ai une paire de chaussures de trail (course nature) à la semelle très souple, très crantée, et d'excellente qualité. Je déconseille la descente en basket (ou pire, et j'ai vu le cas!!).
Pour arriver à l'étang, il faut traverser les touffes d'asphodèles blancs.
L'asphodèle est une plante bulbeuse, qui en mars ressemble à s'y méprendre à un feuillage de jonquille, et qui ensuite va développer de longs épis de fleurs blanches. Plante protégée en France, vivant jusqu'à 2000m d'altitude, sur prairies et landes acides. Cueillette interdite.
Et là, je souris...
Car à Brocéliande, et en particulier dans le Val sans Retour, et même dans mon village sur les talus et les bords de route, il y a en a partout des asphodèles blanches! Jamais vues en Finistère, mais dans le Morbihan de l''Argoat, elle n'est pas prête de disparaitre, et c'est tant mieux.
Photographier la fleur au petit matin, luminosité très faible, et vent qui la secoue, pousse à la crise de nerf. Mais tant pis pour le flou.
Une des nombreuses touffes d'asphodèles.
Détail des fleurs. Elles sont d'une finesse! Striées délicatement, vraiment magnifiques.
Donc, je descend vers l'Etang sans nom. Si si, juré, c'est son nom!!
Vi, c'est pentu!
En bas, il fait très sombre...
Vous avez une idée de l'épaisseur de la brume? A ce stade, ce n'est plus de la rosée!!!
D'ici je ne vois pas du tout la ligne de crêtes qui cachait l'Est, mais je sais que le soleil va se lever, alors je remonte, par le chemin le plus court, c'est à dire par la ligne droite. Grimpette sur les plaques de schistes, je galope.
La haut, le soleil va pointer le bout de son rayon, mais à travers cette brume dense, il le fera masqué. J'ai vu le disque rouge pale se lever, mais il n'apparait sur aucune des photos car il n'était pas assez contrasté par rapport au brouillard. Seul témoin, un artéfact rouge, trait vertical semblant montrer le chemin qui relie la pierre au ciel.
Vue de ma tente
D'ailleurs la voici, en prenant du recul:
Peu à peu, le schiste gris de brume va reprendre sa couleur rose...
Je mange quelques céréales, replie ma tente mouillée après l'avoir secouée, et je quitte le Val après un dernier coup d'oeil sur l'étang et ses fleurs.
Droit vers l'Est, puis le Nord... Par des chemins non balisés, évidemment.