le cadeau du colza

19h30. Nous rentrons à la maison, après l'entrainement de Minimoi.
P'tit Troud est propre, mais Minimoi et moi sommes couvertes de colza. D'ailleurs, je sème des pétales jaunes sur le clavier en remuant la tête.
Il faut dire que tout à l'heure, seul le haut de nos cranes dépassait, et encore.. Le mien, pas celui de ma fille.
Nous avons rampé à quatre pattes, écartant les hautes tiges avec peine. Le tracteur qui est passé au loin a du appeler "SOS urgences psy".

Oui, le colza sent divinement bon, surtout quand l'air est aussi lourd qu'aujourd'hui.
Mais de là à s'y vautrer, il y a des limites que nous avons franchies.

Pourquoi?
Parce qu'en s'engageant  sur la route étroite qui mène chez nous, entre les deux champs jaunes d'or, un éclair beige et brun a bondi devant la voiture pour se cacher dans le champ de droite.
Hurlement de ma fille.
C'était notre chat.
5 ans, mâle castré. Il a très bien encaissé le déménagement de fin septembre, passant une journée caché sous l'armoire, puis 24h dehors sans revenir. Calin, serein, calme, tout s'est bien passé.

Fin janvier, deuxième déménagement, à 400m de là.
Et le chat ne comprend plus rien...
Pourquoi veut on le forcer à vivre 400m plus loin alors qu'il a fait ses marques ici?
Plusieurs fois il est retourné là bas. Plusieurs fois je suis allée le chercher. Ma voisine et moi avons fini par l'enfermer dans un sac, pour le mettre dans le coffre, car le porter était impossible.
Il restait 10 secondes près de la nouvelle maison, et retournait à l'ancienne.
Puis, plus personne ne l'a vu, même dans mon ancien quartier, ou alors au loin, dans les champs.
Mon chat était redevenu sauvage.

Il a survécu à la saison de chasse, c'est énorme.
Tant pis pour les bestioles et autres taches de pollen. Nous sommes entrées dans le colza, en lui parlant doucement. Ma fille a réussi à l'attraper, il s'est débattu furieusement et l'a griffée au sang plusieurs fois.
Je suis allée chercher gamelle et croquettes, et nous lui avons donné à manger. Rien que le bruit du sac de croquettes le faisait s'enfoncer dans le colza, terrifié.
Il a fallu de la patience, pour lui faire mettre le nez en lisière de champ, mais il n'a jamais voulu aller jusqu'à la route.

Nous n'allions pas passer la nuit dans le colza. Alors nous l'avons attrapé et nous sommes rentrées à pied à la maison, en lui parlant. Je lui ai tourné la tête du bon côté, pour qu'il ne voit pas cette sal***erie de chien du voisin, car c'est certainement à cause de ce clébard là (qui gueule 24h/24) qu'il n'a jamais voulu rester chez nous.

Nous l'avons enfermé dans le garage, avec nourriture et litière.
En espérant qu'il veuille bien rester, quand nous le délivrerons.

Il est toujours aussi lourd, il a du chasser pour manger de manière très efficace. Par contre, quel travail ce sera pour enlever les tiques!!
Croisons les doigts.
Ce soir, recouvertes de colza, ma fille et moi nous rayonnons.

Comments

[BiWi]

cache-cache avec le chat dans le colza !!!
après les poulet courent après les lapins... On a deux huluberlus jaune moutarde, euh, non jaune colza pardon, qui font couler la SPA :-)

Bon courage pour le chat... j'aime beaucoup les chats, mais je sais aussi combien c'est rancunier et indépendant... hors il semblerait que le votre y ai pris goût plus que de coutume ! j'espère qu'il appréciera votre hospitalité et votre persévérance !