Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
face au vent-avel a benn
30 mars 2006

cailloux...

5314709


J'adore me balader sur les plages de galets. Quand elles sont "naturelles", elles ne sont constituées que d'une seule sorte de cailloux, du granit poli par exemple...
Et il y a celles ci: entassement désordonné, couleurs mélées, formes douces, arêtes plus vives, pierres lisses, cailloux rugueux.
Là, je marche le nez vers le sol, ramassant quelques pierres, aux couleurs étranges, aux formes particulières.
Ma préférence va aux pierres unies, traversées d'une seule rayure, veine minuscule, blanche sur fond antracite.
Et aux très claires, diaphanes, laissant passer la lumière.

Que suis d'autre qu'un entassement de cailloux?
Un galet de granit blanc ou rose, constellé d'éclats noirs, qui se tachent de rouille, sont les premiers à subir l'érosion des vagues, du sel, et des années.
Un morceau de schiste coupant, qui se délite en mille feuilles, quand on sait où frapper exactement.
Un mélange de formes, de tailles, de couleurs, de la plus noire à la plus transparente. Un coté doux, poli par le temps, qui ne veut pas blesser, qui voudrait se retrouver au creux d'une main, se faire tourner, et retourner...
Un côté anguleux, déchiré, aussi par le temps, et par les pas de ceux qui m'ont piétinée...
On dit souvent que ses pensées profondes sont cachées dans les replis du coeur, il n'en est rien chez moi.
Mon coeur n'a plus de replis, il est boursouflé, ses entailles sont à vif, en relief, offertes au temps qui passe et qui en avive les arêtes chaque jour un peu plus.

Tas de cailloux, que l'on regarde, que l'on fouille, dont on prend parfois, un échantillon, qui finira au fond d'une poche, ou bien rejeté au loin : "mais que fout ce cailloux minable sur mon étagère?"
Un cailloux du bord de mer, çà brille, c'est si souvent doux sous les doigts...
Le cailloux ramassé, comme un porte bonheur, qui, il suffit d'un rien, d'un coup de vent maudit, est accusé de n'avoir apporté que le mal...
Un cailloux qui brillait... ramassé comme on cueille une étoile..
Loin de l'eau, il sèche, perd sa lumière, devient plus rapeux... On l'oublie, il ne fait plus rêver.
Il palit, perd tout son éclat, se couvre de poussière.

Tas de cailloux, sur lequel on marche, court, se tord les pieds, dans un bruit discordant, de cailloux qui s'entrechoquent.
Pierre que parfois on ramasse, comme une arme, pour blesser quelqu'un d'autre.

Laissez moi être le jouet de l'eau, ne me regardez plus...
Laissez moi me dissoudre.
Si seulement le temps, pouvait m'unifier, me mettre à plat, pour qu'au lieu de me bousculer, la vague me caresse...
Ne plus souffrir, devenir sable, couché, au chaud sous sa couverture d'écume...

5264023

Publicité
Commentaires
L
j'ai le temps... :-)
J
Ce qu'il y a de bien, c'est que tu n'es pas exigente!<br /> Du galet au sable, faut bien quelques années et la couverture d'écume chaude faut au moins un peu de soleil dans les mers du sud...
Publicité
Derniers commentaires
Publicité