Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
face au vent-avel a benn
18 mars 2006

walking girl(3)

Pas facile de s'y retrouver, quand on ne tape que quelques lignes par jour...

Je sais très bien retrouver le fil du voyage, mais pour vous, lecteurs, j'imagine le peu d'interêt de ces notes.

J'étais donc, en pleine méditation contre l'allée couverte de Kastel Rufel...
La partie de chemin, si on peut appeler çà un chemin, qui vient après est la plus difficile de mon circuit fétiche.
Un roncier abominable à traverser, mélange atroce de ronces et d'ajoncs.
La ronce, vous connaissez tous. L'ajonc, pour ceux qui  n'ont jamais mis les pieds en Bretagne, est un joli buisson qui ressemble de loin à un genet,  fleuri de jaune en Fevrier/Mars, qui a la particularité d'être recouvert "d'épines"...
Même en pantalon épais, çà pique très fort. L'été, inutile de préciser à quoi ressemblent mes mollets quand je reviens de mes escapades vélo...
Quand on sort de cet enfer, on retombe dans un autre: la tourbière. Des herbes hautes, qui forment des petites buttes de 50cm de haut, et entre les buttes, des trous, bien entendu, et dans les trous, de l'eau rougeatre...
Rouler en vélo là dessus c'est...du sport. Jambes et moral d'acier necessaire.
Y marcher est plus facile, mais ne pas s'y tordre la cheville relève de l'exploit.
Quand à "ne pas s'y mouiller les pieds", même en rêve c'est impossible!

Après ce charmant passage où la marche ressemble à une élévation spirituelle (le martyr heureux, qui s'agenouille dans l'arène face au lion...) suit une longue partie de lande, puis la forêt.
Impossible de passer à travers les légendes. Sur la gauche, une statue de Marie (la Vierge bien sûr)
En plein bois, c'est etonnant. Je recommence mes explications (chais plus, j'en ai tellement raconté sur ce blog!)
Près de ce bois, un manoir. Les paysans qui bossaient pour les chatelains n'osaient plus sortir, car ils croisaient sans cesse l'Ankou (le diable) et sa charrette. Alors, généreusement, Madame la chatelaine fit ériger cette statue, et protégea ses terres des intrusions du vilain méchant.
Un peu plus loin, dans le département voisin (Morbihan), existe Roc'h an Ankou, le vilain pas beau a du aller s'y réfugier, c'est tout proche, sur la crête d'en face.
Et j'arrive enfin chez moi... Le lieu dit se nomme Kudel (zut, je l'ai dit, pas envie d'y voir la foule!). En Breton, c'est le nom d'un faucon, ne me demandez pas lequel..
Et de là, je grimpe sur "ma" crête sans nom.... Une longue ligne de schiste dressé, ou tentent de survivre quelques buissons d'ajonc, et des vieux chênes rabougris, car ici, pour grandir, il faut être très très fort...
Devant la crête, des dalles de schiste, plein sud, et rien, mais absolument rien devant, ni maison, ni semblant de vie humaine.

Là, je pose mon sac, ôte mes chaussures, et sort mon "repas", spécial marche, pas très diététique, mais il a fait ses preuves en Allemagne: pain sec/chocolat noir. Basta.
Silence... Vent glacé, soleil intense... Pas trop le temps, tant encore à marcher...
Alors je passe derrière la crête, pour descendre vers un autre chez moi, et là, je plonge dans "l'autre côté des choses...
Passe mes doigts sur les cicatrices des pierres, celles qui sont plus dures que la pierre elle même, celles qui sont "la force".

En photos, celà ne rend rien. Oubliées les couleurs, les buissons de myrtilles, la lumière particulière..

montagnesnoires_016montagnesnoires_018montagnesnoires_022montagnesnoires_024montagnesnoires_030montagnesnoires_032montagnesnoires_033montagnesnoires_036montagnesnoires_0391montagnesnoires_042montagnesnoires_044montagnesnoires_053Dans l'au delà des pierres, ne resteront que les cicatrices...
En bas, tout en bas de la crête, il y a... la lumière.
Mais ceci, c'est... pour la prochaine note

Publicité
Commentaires
B
Magnifique ! Ton courage, d'abord. Et puis ces pierres de des deux derniers posts. De les voir, ça me colle le blues. Pourquoi je n'y suis pas là-bas, chez moi? Sourire. Bises
Publicité
Derniers commentaires
Publicité