la lumière se joue des clôtures...(2)
Au retour (voir message précédent), nous avons pris un sentier plus difficile encore, car rendu totalement impraticable par les pluies diluviennes de ces derniers temps. A cet endroit, le sol est marécageux, on s'enfonce facilement. L'état du chemin était pire encore qu'aux pires jours de l'hiver, incroyable...
Ce sentier oublié (et on comprend pourquoi) débouche le long d'un des deux minuscules étangs situés non loin de chez moi. Le premier étang est entièrement cloturé de barbelés, et bien entendu, personne ne s'y balade jamais. De toute façon, pour en faire le tour il faut une paire de bottes à tiges hautes. Un vrai marécage piégeux.
Un portail défend l'entrée de l'étang, facilement contournable. Au fond, un mobil-home en ruine achève de se décomposer. Une barque à demi coulée reste attachée à un arbre, et contient... l'abattant d'un WC.
L'endroit pourrait paraitre sinistre, si il n'était pas une pure merveille. Il suffit d'oublier les barbelés, l'épave où plus personne ne dormira jamais, et de faire comme la lumière: se jouer des clôtures.
Tout autour, la forêt est à l'abandon. Des arbres abattus, puis jamais débités, sont peu à peu recouverts par les ronces.
Cela ne me gène pas: la nature est ici chez elle, elle reprend ses droits.
Ce qui me gène, ce sont ces poteaux de bétons qui ceinturent l'étang, et ce barbelé rouillé. Combien d'années encore avant que le temps les mettent à terre?
Les fortes pluies, et la vase ont donné à l'eau une couleur dorée prononcée.
La barque semble attendre un improbable rameur
En contournant l'étang et en plongeant sous les arbres, on arrive au deuxième étang, recouvert par les arbres, où la luminosité est toujours exceptionnelle.
Il est d'une couleur incroyable
La végétation printanière rend ses berges quasiment inaccessibles. Et c'est très bien comme çà!
Et sur fond doré, le chêne effeuille les marguerites...