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face au vent-avel a benn
10 décembre 2005

joyeux Noël...

Je crois bien qu'il va falloir que j'invente une catégorie plus noire encore que "desespoir"...

Je tape du cybercafé, où je me suis précipitée, comme si ma vie en dépendait. Un besoin d'écrire, de liberer la douleur pure qui me cloue à terre.

Après ce message, si mon blog est effacé, il ne faudra pas s'etonner...

Midi, nous mangeons, le nez dans notre assiette...

Ne pas parler ne suffit plus, la haine ressort sans qu'on l'appelle, toujours présente, à fleur de peau, à fleur de mots.

Calmement, je réponds, de la voix désabusée qui est la mienne en ce moment, parlant dans le vide, une langue étrangère que je dois être la seule à comprendre.

La haine pure n'a pas de limites, elle se déverse, renverse tout sur son passage...

Et là, Minimoi se dresse. Du haut de ses 12ans, elle crie presque... Parle d'avenir, de honte, de fuite, de limites du supportable... Elle découvre en bloc le fantôme prémonitoire de sa vie, de ce qu'elle devra subir. Minimoi se rebelle, éclate en sanglots, le visage aussi rouge que son tee-shirt... Elle en prend plein la face, plie sous le poids des mots...

Petit Troud, regarde sans un mot. Il est si jeune, comprend sans comprendre...La haine n'existe pas, le Père Noël est un homme bon qui amène les jouets dans la nuit du 24 Decembre, dans 15jours à  peine...

Je me dresse aussi, prête à défendre ma chair, mon sang, cet être qui se tord de douleur morale. Que pèse ma propre peine face à celle de mes enfants? Comment supporter l'insupportable? La vision de cet enfant si jeune, si fragile, à genoux, le poids du monde sur ses frèles épaules?

Ma fille, je t'aime, je donnerai jusqu'à ma dernière seconde pour tenter d'alléger ton fardeau. J'essaie, je fais ce que je peux, le monde est lourd, si lourd, chargé de plomb.

Rien ne pourra s'arranger, la machine est en marche...

Que lui dire? Elle découvre brutalement que ses rêves ne sont que des rêves... Sait déjà le fardeau de la honte, en tire les conclusions... Pense à son avenir, ses amies, ses copains, son futur de championne olympique de marche... Comment demander à une enfant d'oublier tout çà? Minimoi ne croit plus au Père Noël, elle croit en l'amour, en la dignité, en la confiance, au respect.

Elle découvre la haine, la vengeance, le mépris, le spectre de la mort..

Mon enfant, ma toute belle, toi qui me ressemble tant (est ce un tort?), comment t'aider, comment te soulager? Tu es trop vieille pour croire aux mensonges...

Et toi, P'tit Troud, que te répondres quand le matin tu me demandes: "Maman, pourquoi tu fermes les yeux?" en me prenant la main? Comment te dire: "c'est pour que tu ne voies pas mes larmes".... Alors on sourit, et on répond: "je suis fatiguée, j'ai mal aux yeux"...

Et P'tit Troud ajoute: "tu as mal dormi Maman, tu avais trop froid"?

Mon amour, mon fils, que dire après çà?

Minimoi part s'entrainer, dans le froid glacé. Il fait -2, le ciel est gris uniforme, la vie est déguelasse, les enfants sont innocents.... Ils rêvent de mers chaudes, ou de neige si blanche, de plages pour jouer, de descentes à ski, de fêtes de Noël auprès du feu...

Ils revent de vivre...

Minimoi n'ai pas honte, regarde toi, tu es belle, lève la tête... Regarde cette vie du haut de tes 12ans, ne pleure pas. Tu découvres une facette de l'âme humaine, tu découvres que tu ne pèses rien, rien face à la haine, tu découvres que c'est toi qui finalement va payer la facture... Ta mère est déjà morte, si tes yeux se voilent, elle ne vit que dans le reflets brillant de ces yeux là... Je ne peux plus rien faire, qu'attendre que le chaos s'installe, que le ciel vous tombe sur la tête, tentant désespérément de le retenir...

Mes amours, je vous aime, je vous aime de toutes ces forces qui me manquent, de toute cette vie qui me fuit...

Salope de vie... Qui tue des enfants, au nom de quoi? Soit disant de l'amour... Les coupables sont aveugles, les innocents payent.

J'écris, les yeux rouges de larmes, cachée derrière un paravent de tôle dérisoire, d'un cybercafé plein de monde.

La honte, je ne connais plus, j'ai depassé ce stade

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Commentaires
K
Je crois que je veux des enfants pour pouvoir faire comme vous : leur dire qu'il n'y a personne que j'aime plus qu'eux.<br /> <br /> Quant à vous ... je ne vous connais pas. Mais ... je vous assure que je comprends votre souffrance.
V
je suis "nouvelle" chez toi, et je ne connais pas l'histoire qui est derrière ce texte.<br /> Mais tes phrases me parlent, réveillent en moi des souvenirs amers et pénibles, comme des douloureux sentiments de déjà-vécu, et encore-vifs-en-souffrance.
H
je pense bien à toi. Je te souhaite le mieux, l'inespéré, le mérité, le soleil qui éclaire les caves par les trop étroits soupirails.
A
oh la la toujours pas assomé ce cheval de Troie ?<br /> a bientôt !
Z
Tu vis dans le désespoir, commment remonter la pente, tes enfants, des amis je suppose, c'est sur tu dois en avoir, sont là et ta force intérieure ......Bon zibulinette ne fais pas la moraliste mais envoies de gros bisous à Laouenanig, elle en a besoin.<br /> Zibulinette
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