Passé la matinée à gémir comme un chien blesséPas
Passé la matinée à gémir comme un chien blessé
Pas pleurer,non, gémir, lentement, doucement
Gémir comme celui qui sait qu'il va crever seul au bord de la route, sans personne pour le ramasser
J'ai des devoirs envers mes enfants a dit l'assistance sociale, alors il faut continuer
Ouais
Mais des devoirs envers moi qui en a?
Moi?
Moi, de moi je n'en veux plus
Et les autres? famille plus ou moins proches, "amis"....
Les autres ce sont les autres
Et quand on va très mal, les autres sont ailleurs
On ne peut pas les blâmer.
Marrant,
mais de mon désespoir absolu j'en parle ici, et nulle part ailleurs. Autour de moi personne ne comprend. Et mes amis ont leur vie, je ne veux pas
les ennuyer avec çà.
De l'enfer il faut se sortir seul.
Ou bien y plonger seul...
Alors je vais continuer à gémir en silence, à
regarder ces heures qui tournent, qui me rapprochent de demain
Demain qui sera comme aujourd'hui, un jour vide de vie
Et vide d'envies
Et vide de tout
J'ai des devoirs envers mes enfants
Peut être
Mais je ne tiendrai pas le coup
Et toutes les belles phrases, les beaux romans philosophiques n'y feront rien.
Je craque lentement
Je voulais voler
Partir loin, prendre du recul
Je n'en aurai pas la force
Car loin aussi, je serai seule avec moi même
Et celà je ne le supporte plus, besoin d'un chemin, d'un peu d'aide, un peu.
Adieu les envies d'écrire, de m'élever, de
m'affirmer, tout çà c'était du vent. Je m'y suis raccrochée comme à une bouée, mais même les bouées coulent.
Je ne commencerai peut être jamais
mon deuxième roman, celui qui aurait pu paraître avant le premier qui
ne paraîtra jamais
Je ne fais plus rien, sinon attendre la minute d'après
Jusqu'à ce qu'une minute, pas différente des autres, m'insupporte encore plus
Fuir quand même?
Aller tenter de me retrouver loin, très loin?
Dernier espoir de me raccrocher à la vie?
ou dernière folie, car la solitude risque d'être trop tentante
Et l'eau du lac trop froide
Glaswald, j'en avais tant envie.
Je ne sais plus
Alors je gémis en silence
Et je hurle à la mort, comme un loup muet