desert
Lu sur le mail d'une amie:
"le desert de Théodore Monod existe t'il encore?
Oui,il existe
Et nous n'avons pas besoin de le chercher,il vient à nous,si l'on a la patience d'attendre,l'humilité necessaire pour le recevoir.
Si l'on sait s'écarter des circuits touristiques,des "chosezavoirabsolument",si l'on sait tourner le dos aux parcs d'attractions pour touristes
Hotels clubs,soit disant Bedouins,soit disant "comme sous la tente en vrai",emotions distribuées à la pelle,la même,à la seconde près,où il faut,quand il faut.
Il suffit parfois de peu. Arriver sur un site avant la foule,y venir quand les bus sont partis,où même regarder differement. Avec le coeur,et pas seulement avec les yeux.
Marcher un peu,sortir du sentier,s'enfoncer dans un wadi,se laisser guider par ses vibrations.
Et comme en montagne,viendra l'instant,le moment où le voile se dechirera,où on verra enfin.
On verra ce que personne ne verra au même endroit
Et qui sait,si on sait s'isoler,on pourra,même au milieu de la foule,saisir le détail,decouvrir la porte secrète qui nous aspirera,qui nous transportera au coeur du desert.
Ce sera là,un endroit peut-être insignifiant,quelques cailloux,une immensité plate,une dune de sable,une roche rouge écrasée par le soleil,mais ce sera notre vision,celle qui nous reviendra longtemps après,quand nous fermerons les yeux.
Je voudrais pouvoir m'isoler quelques heures,où même quelques jours,face au desert,immobile,silencieuse.
Voir les couleurs changer,la course du soleil dessiner des histoires sur les flancs des rochers.
Regarder en moi-même,et savoir qu'à cet instant ma place est ici,et nulle part ailleurs.
Se sentir minérale,et vivante.
Je ne le pourrais pas.Mais je sais déjà que le desert viendra à moi,et que j'irai vers lui.