frappe

Je commence à être fatiguée...
Fatiguée d'être toujours celle qui comprend tout de travers.Quoi que je dise,quoi que je fasse,j'aurai toujours tort,je serai coupable.
Non seulement mes mots sont inutiles,mais en plus ils ne sont jamais pris dans le bon sens.Alors que faire? Se taire,mettre un short,aller s'enfermer dans la pièce sombre qui me sert de defouloir.Enfiler ses gants et commencer à taper. 1ere séance :40minutes.

Je découvre vite que j'ai une sacré faiblesse dans le poignet droit.Je frappe mieux du gauche,la main droite se tord et me cause des douleurs vives.
Le sac valse un peu trop,je dois le calmer de temps en temps.

Direct,gauche,gauche,droite,gauche... On inverse.Aie! c'est plus dur comme çà.
Le pire,ce sont les crochets du droit. Direct gauche,gauche,crochet droit,gauche. Plus vite.
Il me faut souffler,accrochée au sac,les gants serrés autour de ce boudin rouge et noir.
Transpiration,respiration,çà repart.

Les épaules tiennent le coup,les doigts crispés dans les gants sont un peu douloureux.
J'ai beau taper,je pense toujours,et finalement çà décuple mon envie de cogner.
Direct gauche,direct droit,crochet gauche,crochet droit...

Marre d'être tenue responsable de tous les conflits.Je ne demande rien,un peu de paix,de respect,de compréhension. C'est trop peut etre.Injustice.
Allez! tape;ton poignet te brule,la douleur descend dans tes doigts,remonte jusqu'au coude.Remue un peu,et frappe encore.

Ces gestes sont aussi dérisoires que les mots que j'écris.La tête posée contre le sac je ferme les yeux.Laisse mon souffle se calmer. Comme deux danseurs épuisés enlacés sur la piste,mon sac et moi ne bougeons même plus. Il faut que je le haïsse pour pouvoir le frapper,et pourtant je l'aime déjà ce compagnon de galère.

Enlever les gants,les mains tremblent. Deplier les doigts.J'y retourne demain.
Je lui raconterai mes peines,tout ces points d'interrogation qui me hantent. Je lui donnerai des coups,c'est peut etre tout ce que je peux donner correctement finalement. Et il les acceptera. Lui et moi on se ressemble.On encaisse.On subit.
Et çà nous mène où?
Nulle part.

Comments

[Cécile.]

tu te bas contre les demons.. j'en fais des cerfs-volants que je lache pour qu'ils s'eloignent...