Visite
Mercredi soir,j'ai un ami qui vient me rendre visite. Un ami "du net",lecteur de mon blog.
Je
ne le connais pas. Physiquement je veux dire,sauf sur photo. Et là,je
souris. Parce que le mot connaitre a quand même une signification
un peu floue!
J'ai changé. Il y a peu de temps,j'aurais sauté partout,angoissé,brassé de l'air... Pas maintenant. J'ai hate de le voir,c'est sûr;mais j'ai l'impression de déjà le connaitre,donc,aucune angoisse à avoir.Adieu la peur du paraitre,de regarder ses chaussures sans savoir quoi dire.
En clinique,j'ai discuté longuement au téléphone avec pas mal d'amis. Et jamais je n'ai retrouvé cette sensation qui me coinçait il y a des mois:ces blancs,ces peurs de ne pas savoir de quoi parler,cette timidité qui me limitait "à la météo du jour"... Les mois ont passé,j'ai appris à "connaitre" les autres,même sans les avoir jamais rencontrés. Point de minute de mise en route,direct bla bla.... Comme si nous nous connaissions depuis longtemps,parceque nous nous connaissons depuis longtemps.
Connaitre
çà veut dire quoi? Tous les jours dans la rue je croise les mêmes
personnes,discute avec,mais est ce pour celà que je les connais? Et
parfois,il suffit de 5minutes de conversation avec quelqu'un pour
cerner le personnage.
Connaitre,c'est une question de feeling,çà
commence par ce "je ne sais quoi",qui fait que l'on sait qu'on
deviendra amis. Ce "je ne sais quoi",on le sent immédiatement,c'est
tout ou rien. Au début,la timidité fait que l'on hésite un peu,et on se
lance.
Et ce "je
ne sais quoi",(pourquoi essayer de trouver le quoi justement?),quand il
est là,il est là partout: dans l'overdose de mot,dans le contact
physique,le regard,mais aussi dans l'absence et dans le silence. On
sait qu'il est là,c'est le plus important.
Après,reste l'intensité
du "je ne sais quoi",qui fait que l'on a des amis,et des "amis" dont la
présence est imprimée plus fortement au plus profond de soi.
Mais je ne renierai pas mes paroles,celles écrites début Mars: rien ne remplace le contact,parce que c'est là que l'on voit vraiment la réalité qui se cache au fond de nous,bien sûr. La complicité,l'amitié,le "je ne sais quoi" existent avant. Après,c'est encore mieux. Combien la langue française est difficile,combien il est impossible de mettre un mot sur une sensation... nous avons des millions de mots,alors pourquoi certains ont autant de signications différentes pour un même mot? Avec ce que celà entraine comme incompréhension,comme malentendus?
Que faire alors? Parfois,il faut se taire. Ouvrir la fenêtre,regarder le sens du vent,et laisser s'envoler ses pensées.... Le silence est beau quand on sait l'interpreter,l'onde des pensées voyage.... Onde positive. Donner dans le silence.