extraits d'avant4

  Bon,on va se faire la fin de "avant le blog",en esperant ne pas trop déprimer mes lecteurs.
Encore une fois,regardez la date! on est en janvier,pas maintenant

Maintenant,tout va mieux,meme si il n'y a pas grand chose de changé

Dans la tête,je vole

Samedi 29 Janvier

journée 2 de ma vie de supporter. Nuit difficile: la fete a duré jusqu'à 5h du mat!Je pense que les autres doivent subir aussi et j'imagine les esprits qui tentent de se calmer,les respirations de se ralentir,ne pas s'enerver,subir,tout en sachant que chaque minute de sommeil en moins c'est un peu de force en moins pour dimanche.

Elle est belle la supportrice...Elle ne dit rien,ne sait pas comment ce serait interprété,se tait,et après...ce sera trop tard.
Au petit dej,les visages sont marqués,on commente nos nuits. J'imagine les 2 garçons serrés dans le lit trop petit,alors j'évite de me plaindre,le mien,au moins,n'était que pour moi!

Tous en tenue! la route est verglacée,on a 13km à faire pour aller reconnaitre le circuit,et pas de voiture pour tout le monde .Alors on y va ...en vélo! meme pas peur,on a des crampons aux pneus.
çà nous fera du bien,il fait très beau et très froid. Si çà me fatigue,tant pis,je suivrai parce qu'il faut que je le fasse.
Le froid pique les joues,c'est agréable. Là bas,c'est l'enfer: le redoux,les glissades. Là où nous passions hier en vélo demande maintenant des efforts terribles,on pousse,on marche,on s'englue.Pour moi,c'est définitivement fini. Dans les conditions d'hier,je pouvais compter sur ma témérité pour passer.

   Retour rapide,çà fait du bien. Ennuis mécaniques: la neige gelée mélée à la boue ont fait exploser ma jante avant,ouverte en 2.Pour les autres,c'est pareil. Notre champion panique,sa direction est folle,la vis est foirée. Je regarde,constate: j'ai la même vis de blocage. Je propose de la lui donner,il refuse  mon sacrifice,on va se débrouiller. On n'a pas envie de rabacher encore et encore les memes choses,alors on laisse les autres pour midi et on part à 3. Midi à Foix,belle ville. Tout est dit,fallait s'éloigner du circuit,tourner en rond ne sert à rien. Soleil glacé,zéro degré. Ce pourrait etre sympa,mais chacun regarde ses chaussures,l'ambiance est lourde. l'esprit est resté là bas.On ne sait plus quoi faire pour s'aider,et je te prete ma roue,et je te file çà,et encore çà,et demain mon vélo te servira de mulet ,pendant ce temps je m'échaufferai...à pied. Et meme,si il le fallait,je me coucherais dans les ornières pour combler le trou....

   Je suis calme. La grosse rigoleuse se censure,respecte la concentration des autres.fini les 1000mots seconde,je parle lentement ou je me tais.

   J'ai peur. Ils sont fatigués nos champions,épuisés,angoissés. J'ai hate,et à la fois je me dis qu'il faut que demain passe au ralenti,car après ce sera fini: fini la saison,fini le vélo,opération,effets secondaires,tentative de retour,saison sur route plantée,vtt pareil,attendre 8 mois que recommence le cross.

   Alors demain,il me faudra vivre pour 8 mois,vivre fort,vivre vite,mais en meme temps le vivre au ralenti. Je serai là,partout,et je donnerai tout.

et demain est passé. bohneur,espoir,cris,larmes. le doute dans les yeux des champions,les maillots qui s'envolent

commença ensuite une période de solitude terrible,de pétage de plomb

au plus je tentais de m'exprimer au plus je me noyais dans l'incompréhension

Samedi 12 Fevrier

Il aura fallu 2 semaines avant d'oser reprendre ce cahier. infinies

J'ai pensé arreter le vélo,arreter internet. Je ne le ferai pas. Parce que j'y crois encore,je n'ai pas le droit d'arreter,de fuir. Faut que je lève les yeux,que je la regarde en face cette salope de vie,que j'assume.

Seule avec moi meme. Mettre à plat,tirer des conclusions,rebatir.

Mes problèmes m'ont éloignée de tous,chacun sa vie,ses luttes perso. Mieux comme çà? peut etre,si je m'en sors ce sera seule,comme d'hab.

pas envie de parler pendant ces 2 semaines,les futilités me paraissant trop déplacées.parler fait du bien,écrire aussi,mais quand la douleur est trop forte,faut d'abord guérir un peu,et guérir se fait seul.

Curieusement,je ne dors pas plus mal que d'hab,mon corps s'est mis en mode "sauvetage de dernière minute",c'était çà ou sombrer completement.

Donc,me revoilà,je relève la tete,pleine de volonté. Je suis en enfer,je ne l'accepte pas,mais je m'en sortirai. Et alors,je serai forte!si forte...

Faudrait que j'arrive à inverser les roles: au lieu de mettre ceux qui me sont cher sur un piedestal  et ainsi leur permettre d'avoir plus de prise sur moi quand ils veulent frapper,faudrait que je m'y mette moi,pour me proteger. La vie vue d'en haut,plus maitre de moi.

Zen,faudrait etre zen. Mais je ne le veux pas. Il me faut un but pour que je m'en sorte,une corde pour me remonter du trou,et pour survivre chaque jour il me faut des émotions,vibrer,écouter mes désirs,mes besoins,mes folies.

Vivre c'est maintenant,meme si ma vie est morne,je peux la vivre à fond.

vous voyez,meme au coeur de la déprime (j'ai rayé Fevrier de mon "historique perso") je gardais encore l'espoir.

c'était avant,et place à maintenant