il fait beau aujourd'hui...
Il fait beau aujourd'hui.....
Rien qu'avec ces quelques mots,certains de mes lecteurs auront déjà compris que j'ai un poil (énormément) le blues quand je commence comme çà...
Voilà plus de 2 mois que j'ai commencé mon cahier,et il
est presque fini.2 mois.Si peu de temps,tellement de moments
intenses,tellement de choses à raconter,encore plus à taire. 2 mois.
Changements
brusques de température,anticyclones,depressions au dessus du jardin
(Serge G je t'aime ). Janvier et sa douceur de vivre,avant que
l'ouragan emporte tout.Février et ses 28 jours de nuit sans fin.Le
vide,comme si la mer était partie,comme elle le fait 2 fois par jour,et
que je reste là,sur la plage vierge de pas,à attendre qu'elle
revienne,ne comprenant rien,m'enlisant en avançant..
Et Mars apporta
l'aube avec lui,faible lueur qui déjà permettait de guider mes
pas,infime douceur de la lumière qui suffit pourtant à faire fondre les
glaces.Et Mars s'en va,laissant derriere lui des jours insolents de
clarté.Il n'est pas encore parti que déjà je frissonne. Je suis seule
en plein jour,doutant de tout,de moi,de la présence même du jour.Je
lève les yeux au ciel,regarde passer les nuages,ils vont beaucoup trop
vite.J'ai l'impression d'être emportée avec eux ,de n'être que le jouet
du temps. Je me force à y croire,je me répète 100 fois par jour "le
printemps est là,l'été arrive,le jour ne se couchera pas,il dure
parfois une partie de la nuit"...
J'ai toujours cette impression
de n'être que devant une illusion,un caprice du printemps,qui joue à
nous leurrer,nous fait ranger trop tôt nos pulls et nos doutes,pour
nous laisser sans protection,garde baissé,face au retour du froid.
100 fois par jour j'ai froid,100 fois par jour je me raisonne,me persuade que le soleil viendra aussi briller dans mon coin de ciel,même si c'est si facile d'oublier le chemin.
Désir fou de soleil,moi qui aime le froid.... Et si la seule chose importante c'était çà,le désir?
Sinon
ce serait trop facile? On veut ,on a...Kafka disait un truc comme:
"tout est exagération,seul le désir est vrai,le désir passionné,seul on
ne saurait l'exagérer".
Alors j'exagère...Du soleil,du soleil et tant pis si je brule..
J'en
suis arrivée à chercher des excuses au soleil quand il n'est pas
là...Et le vent qui ne souffle pas dans le bon sens,et il y a tellement
mieux à faire que de venir éclairer mon coin de vie...
Et quand le
gris dure,je le maudis parfois,me rebelle,bénit la pluie qui calme
toute fougue,tourne le dos au jour,me réfugie dans les pièces
sombres,refuse la dépendance que nous crée la lumière.
Le problème est là,il suffit que le soleil se sente trop désiré,et hop....Il s'en va.
Et
malgré mes efforts,il suffit de quelques secondes,un éclair de lumière
qui déchire les nuages,un minuscule trou bleu pour qu'on ne voit plus
que lui,pour que l'espoir revienne,l'envie de sortir,de courir,de
regarder le soleil droit dans les yeux,enfin.
Quelques secondes de lumière,qui illuminent le ciel encore noir et tout brille.Je ferme les yeux,éblouie,et les réouvre immédiatement: profiter au maximum du bleu métallique si particulier du ciel,celui que l'on ne voit qu'après la pluie,moment magique où l'on pardonne tout,où l'on oublie les tempetes,un intant d'infini,où on vibre,d'abord doucement,puis si fort,encore et encore.