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face au vent-avel a benn
2 septembre 2009

confiance...

2 commentaires hier, de Marie Annick, et de Dany.

Quelque part, la même notion qui revient dans les 2, celle de la confiance.

Marie Annick écrit: Je souhaite de tout coeur que ce bonheur t'apportera la sérénité. Il ne faut JAMAIS avoir peur d'aimer et surtout FAIRE CONFIANCE. 

Je n'ai pas eu peur d'aimer. Ce qui me tue maintenant, c'est de savoir que nous ne vivrons pas ensemble. Et je lui fait confiance, même si ce qu'il me demande est absolument insupportable. Sur çà, après en avoir discuté avec des personnes qui ne cherchaient pas à juger, qui n'ont vu que les faits, je suis rassurée: je suis normale. Vivre ce que j'ai vécu en aout, c'était aller direct au pétage de plomb. J'ai tenté de tenir, mais je suis un être humain, et un être humain qui aime. J'ai tout accepté, mais ce tout n'était pas encore assez. Cette nuit j'ai vraiment pété un plomb, je me suis vue couler, en sachant très bien ce que j'étais en train de faire, tout ce qui surnageait entre nous. Trop, c'était trop. Je ne vais rien raconter ici, ce sont des choses qui ne regardent que nous, mais si vous saviez vous seriez effarées vous aussi. Effarées, et pessimistes. On ne peut rien batir sur les ruines du passé, surtout quand on entretient les ruines, quand on vit dedans, quand ce passé a une totale emprise sur vous, quand on refuse catégoriquement de tourner la page.  Mon passé a été dur, très dur. Je n'ai rien oublié, mais j'ai tout bien rangé dans un coin, fait de la place, aéré mon coeur, libre de tout poids. Moi...

La paix, la sérénité, la confiance en moi, je l'avais... Cette nuit j'ai voulu mourir, tout en sachant qu'une telle douleur, malheureusement, ne tue pas. Au matin, nous étions totalement HS. Et le maigre espoir qui subsistait était totalement anéanti. Il reviendra demain... 

Dany écrit: Il t'a laissé mener son bateau, il te laissera bercer son coeur...

Son coeur, j'aimerais bien pouvoir le toucher. Encore... Mais oui Dany, tu as raison, il m'a laissée mener son bateau. Et plus que le plaisir que je prenais à naviguer, c'est çà qui me remplissait de joie. Au début, il restait près de moi, au cas où. Et il prenait la barre pour virer, et quand nous rentrions au port, pour traverser les mouillages. Puis peu à peu, il s'est éloigné, se contentant de me dire quand virer. Parfois, nous foncions droit sur un bateau, et il me disait: on vire juste avant, je te dirai. La main sur la barre, j'attendais, regardant avec confiance l'avant du voilier se rapprocher à toute allure de l'autre bateau. Et je virais au dernier moment. La bome me rasait la tête, le génois claquait, je remettais la barre droite, et me remettais au près. Sans peur. 

Petit à petit, il s'est éloigné de plus en plus, allant même parfois se mettre debout sur l'avant, près du génois. En cas de problème, il n'aurait rien pu faire. Et si au début çà me faisait peur, après j'avais pris confiance en moi. Pas du genre, comme tous les marins, à faire des compliments. Juste à me dire quand je faisais une connerie, envoyer le foc de l'autre côté bien trop trop en virant, par ex... Mais je voyais bien que ses remarques s'espaçaient, je n'avais même plus droit à l'habituel: "tu es trop près du vent, regarde le foc".. Le vent, je le sentais, et je restais bien au près. Et c'est moi qui, quand son fils barrait parfois, disait: tu es trop face au vent, regarde le foc... :)

Quand nous rentrions vers le port, je fonçais dans les mouillages, évitant les bateaux. Il ne prenait la barre qu'au dernier moment, pour les derniers zig zags, et l'approche de la bouée. Face au vent, pour ralentir le bateau au maxi. Le dernier jour, il m'a dit: j'ai plus rien à te dire, tu te débrouilles bien... Et j'ai souris. Moi, la voileuse depuis 3 semaines, qui savait à peine faire un noeud de chaise, sans me planter. Tain, la boucle, c'est dans quel sens? le serpent sort du trou, tourne autour de l'arbre, re rentre dans le trou, et meeeeeeeerde, raté! :)

Oui, il m'a laissé mener son vieux bateau... Et j'ai aimé qu'il me fasse confiance. J'ai tout fait pour le "préserver" ce bateau, et le ramener entier ou presque. Lundi dernier, sous la pluie battante, l'arrivée au ponton était musclée, çà remuait fort. J'ai sauté sur les planches de bois trempées, mais le bateau est venu se coller au ponton, trop vite. Le bois çà se pète vite. Je me suis couchée par terre, mettant ma main entre le ponton et le bord du bateau, pour le retenir. Je me suis faite gronder: ne fais jamais çà! je préfère que le bateau tape plutôt que tu fasses écraser la main... Oui mais, va t'en expliquer çà? Protéger son bateau, pour moi, c'est comme l'aimer lui, vous comprenez?

Parce que bon.. Il y a eu un jour où il a tapé, le bateau... Arrivée beaucoup trop rapide, et c'était lui qui barrait. Il aurait fallu abaisser les voiles. Je n'ai pas eu le temps de sauter sur le ponton. Mon pied touchait à peine les planches que le bateau avait déjà tapé de l'avant, choc léger, mais suffisant. Je n'ai absolument pas eu le temps de me retourner, et de le retenir, impossible. Je m'en suis voulue... Il a fini par reconnaitre que c'était sa faute. Trop de vitesse. Pour y arriver, il aurait fallu que je batte le record du monde du saut en longueur bateau/ponton, sans élan, et le plus rapidement possible. Sur l'avant, un éclat de peinture, et dessous, le bois un peu enfoncé. J'avais l'impression d'avoir trahi sa confiance.. Quelle conne!

Naturellement, ceux qui nous connaissaient, et pouvaient se permettre ce genre d'humour en avait rajouté: "le ponton est encore entier"? (le mono de voile). Et plus tard, alors que nous buvions un coup pas loin des pontons: son fils qui revient en courant"papa!!  Y a X qui m'a dit, va dire à ton père que le bateau n'arrête pas de taper le ponton!" Bien entendu, le bateau ne bougeait pas d'un centimètre. X a juste un humour très particulier... Froid, ironique. que j'apprécie d'ailleurs! Et bon hein... c'est aussi son bateau! Plus tard, j'avais moi aussi fini par rigoler, et rigoler en anticipé, en regardant d'autres bateaux (surtout les cata) arriver sur le même ponton, et booooooooooooooooum! "et bien... le ponton tient toujours! pourtant j'avais bien commencé à le démonter, mais faut croire que c'est costaud ce truc là..."

Il me faut être forte. Après avoir rêvé, à une vie commune, accepter de n'être qu'un passage. Il n'arrive plus à vivre avec quelqu'un me dit il... Je comprends. Fallait pas me faire rêver en juillet, insister, me couvrir tellement d'amour que je me suis vue au paradis.Puis j'ai du ouvrir les yeux, brutalement. Voir que le passé prenait presque toute la place... Voir que l'avenir, c'était 1 ET 1, même pas 1 + 1. Alors le 2 hein...

Quand on aime quelqu'un, on l'accepte tel qu'il est. On ne prend pas ce qui nous plait, laissant de coté ce qui nous blesse, ou nous déplait. C'est ce que je lui ai toujours dit, c'est ainsi que je suis. Quand on aime quelqu'un, on le laisse respirer, on ne lui bouffe pas son air, c'est aussi ainsi que je suis. Mais trop, c'est... intolérable. Et pourtant j'ai accepté. Mal à en hurler.

Là, l'air, je le cherche... Le vent a disparu, je suis à la barre d'un navire fantôme, qui coule lentement. A genoux sur le pont, j'attends la vague finale... Plus envie de me battre. Juste envie qu'on soit heureux... Si on peut encore l'être. Avant que...

 

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Commentaires
Z
Oui il faut venir te lire chaque jour pour bien te comprendre pour comprendre ta vie si bousculée dans tes sentiments, avec énergie et courage, tu refais toujours surface. Je te suis sur ce chemin depuis plusieurs années, et je me dis " va t-elle trouver la stabilité du bonheur?"<br /> Je te le souhaite ma Laouen<br /> <br /> Avec les bisous de zibulinette
J
Ben je reste interloqué il semble bien que la poisse s'en mêle alors que tu avais trouvé un havre de paix vla qu'il flanche :o( Bon ne connaissant pas toute l'histoire bien sûr impossible d'émettre un avis j'espère juste qu'il finira par revenir sur sa décision et qu'il t'ouvrira grand la porte de sa vie et laissera de côté les souffrances qui le murent seul.
D
Quelle douleur! Je te vois vestale, mais non au moins tu n'es pas chaste! (sourire), mais ce n'est pas ca que nous voulons, c'est être Femme et partager l'Amour, la Passion, la Vie et pas seulement la "matérielle"... Je comprends ta souffrance, le Don à sens unique épuise notre capacité à aimer... Est-ce que la patience peut résoudre le problème? C'est sûrement un pari à faire, mais faut-il encore en avoir la force! Tu as une sacrée énergie, mais ne l'épuise pas au détriment de ta santé phisique et morale. Je te serre très fort dans mes bras, petite soeur écorchée..
L
ici rien à voir avec la patience. J'ai tout eu, en juillet.. et tout s'effondre peu à peu. ma patience est infinie. C'est l'évolution des choses, le sens qu'elles prennent, (et d'autres plus plus douloureux encore) qui me tuent. Je ne dirai rien ici, car je n'ai aucune envie de dévoiler l'intégralité de ma vie privée et de ce que je ressens.
S
Les meilleures choses ont besoin de patience...
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