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face au vent-avel a benn
1 juin 2009

J'irai revoir ma Normandie (4)

La D982, si vous avez la chance de la trouver, je vous la conseille!
Bande de tricheurs! avec un GPS c'est simple :)
Je dois en acheter un, en version européenne, je bouge beaucoup et çà ne serait pas du luxe...

La Seine a eu la bonne idée de décrire des boucles. La nature tout autour est magnifique. Le fleuve immense, des falaises, des collines, un paysage très vallonné.
Et pour ne rien gâcher, cette route est bordée de maisons superbes. Le coin tout entier respire la douceur de vie, et une certaine qualité de vie.
Je ne visiterai pas les abbayes, mais ce n'est que partie remise. Il est de plus en plus tard, il nous faut rejoindre Etretat.
A chaque mètre je regrette de moins en moins d'avoir dormi à Rouen. Et je dis merci aux 2,5 milliards de Parisiens qui ont saturé les hôtels de la côte. Bon.. ce soir, j'aurais tendance à regretter de ne pas avoir mon vieux pote l'AMX 30 en état de marche plutôt que ma 106, c'est vrai... Boum! 4km de bouchon en moins, il n'en reste plus que 48...
Pour l'instant, nous en prenons plein les yeux.
Sur la droite, une vision fugitive me tire les larmes. Va comprendre!
Une colline, une pente recouverte de blé ondulant sous le vent. Et parmi ce blé, les taches rouges des coquelicots.
Souvenir d'enfance? Peut être..
Dans le sud calcaire, le coquelicot poussait en masse. Ici en Bretagne acide il végète en bord de mer, et fuit totalement l'intérieur des terres.
Mais ce n'est pas qu'une question d'acidité du sol.
Un champ de blé rempli de coquelicots, c'est un champ non traité. Je me souviens avoir souvent pensé qu'il n'existait pas de plus belle culture que le blé sous le vent. Rajoutez y ces merveilles rouges et on atteint une autre dimension.
Oui, ce fut une seconde de bonheur absolu, quelque part sur la D982... La Seine à gauche, le blé en vert et rouge à droite.
Les jolie pentes ont été remplacées par des falaises blanches... Nous avons vu ensuite les premiers panneaux annonçant Etretat à une trentaine de km.

Il n'y avait aucune voiture garée le long de la route, en entrant à Etretat. Mais je savais qu'aller au parking était inutile. Trop tard. Nous avons fait le tour des 2 parkings, au cas où. Puis fait demi tour, pendant que les autres continuaient à tourner, tourner, espérant un miracle. Comme si quelqu'un allait quitter Etretat à cette heure ci!
Nous nous sommes garés sur le bas côté, sur l'herbe, direction retour.

Sur les falaises le vent était difficilement supportable. Froid, vif, poussant dans "le mauvais sens". Couchés dans l'herbe, nous avons partagé notre repas avec un énorme goéland qui semblait déjà bien nourri.
Mon fils avait déjà donné un peu de pain à un autre, moins farouche. Mais il s'était fait "becquer" avec force. Le goéland confondant doigt et pain.  C'est que çà pince fort ces bestiaux là! :)

Celui ci était plus timide. Mais nous étions patients. Jo avait faim, alors il viendrait... Quel manque d'imagination! Appeler un goéland Jonathan, comme celui du livre :)
Un moment après, Jo avait des taches rouges sur son plumage blanc: le chorizo laisse des traces :)
Derrière moi un choucas venait picorer discrètement le pain que je lui lançais.

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J'y vais où j'y vais pas?

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Tain.. la fougasse au chorizo, çà a l'air bon! la baguette fraiche aussi!

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Sur son pied? Il veut que je picore sur son pied? Mais c'est trop près!

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Trop près, mais si bon.. allez, je tente

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Et toc! pas assez rapide pour saisir l'instant en photo! :)
On passe à du plus dur maintenant!

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Sur son genou?? Mais cha va pas non???
Et pourtant, tentation quand tu nous tiens!

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mmm... un bout de chorizo!! (remarquez la tache sur le poitrail de l'oiseau)

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Nous avons testé toujours plus près. Il aurait fini par venir manger dans notre bouche!

L'après midi a été consacrée à la plage. Plage de galets, où il fait bon se coucher (aie aie aie aie aie aie). Mais la taille des galets fait que l'on finit par "faire sa place".
Plage de galets où il fait bon se baigner pieds nus (aie aie aie aie aie).
Là, nous avons craqué. L'eau était froide, et le froid plus les galets çà tournait à l'intolérable.
Alors nous y sommes retournés avec nos chaussures.

Au début, l'eau semble glacée... Je n'avais pas de maillot, bien entendu (et pourtant j'avais dit aux enfants de prendre les leurs)

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çà, c'est la tête de Laouen qui cherche à braver le froid (je me retiens de gueuler) :)
Mais ensuite, tout va mieux, et on crie: de joie!
La Manche, à Etretat, est curieusement décapante: elle te laisse les cheveux comme de la paille, et la peau rèche et blanche.
Mais le chant des vagues sur les galets est tout un poème.
J'espère pouvoir y retourner un jour où çà remuera fort. Comment accéder à la plage dans ce cas? Bonne question!
Les passages seront interdits. Reste le sentier qui descend à pic le long de la falaise: un truc à se tuer les jours de grand vent.
Mais voir la mer se fracasser sur les arches, l'eau en furie les traverser, çà doit être immense.
J'ai dit tout à l'heure aux enfants: si un jour vous rentrez de l'école et que vous trouvez sur la table de la cuisine un mot du genre "je suis à Etretat, pour voir la tempête, je rentre à 1h du mat", ne vous etonnez pas.

Le gouter a été un grand moment.
Minimoi, en pure fille de Laouen a fait un geste de pur délire.
Je paressais sur les galets, en écoutant le bruit des vagues. Elle voulait étaler de la Vache qui rigole sur de la baguette.
Man, tu me passes ton tatoo? (le tatoo c'est un couteau de l'armée française qui comme son nom l'indique est hyper utile vu que t'as tout).
mmm... pas envie de bouger.
Minimoi aurait pu fouiller le sac qui était à ses côtés, mais non, elle a réagi en pure descendante des hommes des cavernes.
Man, c'est propre les galets?
Bien sur! surtout ici, ils sont lavés 2 fois par jour.
Bon, puisque tu dis que c'est propre...
Intriguée le ton de la phrase, j'ai ouvert un oeil et découvert ma fille en train de tartiner son pain de Vache qui rigole avec.. un galet.
Minimoi avait réinventé l'outil! Etretat regorge de silex, c'était normal!

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Naturellement nous avons fait de même. Et ensuite nous avons léché les galets. Un gout de mer, mélangé à la douceur étrange de la pierre, sur fond de Vache qui rigole... :)

Quand tu es allongée sur la plus belle plage de France, tu ne vois pas les minutes passer.

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Les rares touristes qui étaient venus se poser ici commençaient à partir. Ces plages là sont très près d'Etretat, mais ils s'entassent tous sur la plage principale face à la ville.
Les minutes passaient, et je les laissais passer volontairement.
L'eau montait...
Nous étions encore 4 petits groupes à profiter de l'instant.
Il a fallu se lever, la mer était montée trop haut et menaçait nos pieds.
Nous avons filé vers le tunnel sous la roche...
P'tit Troud en tête, s'était arrêté: Maaaaaaaan! On peut plus descendre sur la plage!! (celle d'Etretat - ville).
Et non.. C'était trop tard, bien trop tard!
Depuis longtemps déjà l'aiguille blanche était loin en mer, moi qui l'avait vue à marée basse, quasiment accessible à pieds.

Nous avons fait demi tour. Comme nous, ceux qui restaient ici n'étaient pas inquiets.
Sur cette plage là une échelle de métal, puis la pente. Une pente herbeuse, entre les 2 falaises à pic. Dans l'herbe, quelques creux qui permettent de grimper, et de descendre. Là haut, la semaine dernière, j'avais regardé avec envie le panneau d'interdiction barrant le sentier à pic.
Là, il était la seule issue.
Des piquets de bois et une corde dans la partie la plus pentue devaient aider la progression. Mais ici c'est Etretat, et rien n'est stable. Sous tes pieds la terre sableuse se défile, les cailloux roulent. De temps en temps, un pan de falaise tombe. Les piquets et la corde étaient à terre, inutiles.
Dans la pente un couple tentait de descendre, mais la dame a renoncé, effrayée par la pente. Il est plus simple de grimper, c'est sur.
En haut, nous avons rejoint la masse de touristes marchant le long des falaises...

Tout en bas, la plus belle plage de France entrait dans le silence.

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