Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
face au vent-avel a benn
20 février 2009

Liachtaschta... Bittersweet symphony (5)

Tiens... J'ai changé l'orthographe de Liechtenstein... Etrange!
Liachtasta sur le dernier message, Liachtaschta aujourd'hui.
J'ai du passer la frontière pendant la nuit!
Quelle frontière? Celle entre l'Oberland et l'Unterland.
Dans l'Oberland, on doit écrire Liachtasta, enfin je pense. Mais ce qui est sur c'est que dans l'Unterland c'est Liachtaschta. Je l'ai lu hier soir sur le profil FB d'une fille de Mauren...
La frontière, j'en reparlerai... Jeudi. Enfin non, pas jeudi prochain, disons quand je parlerai du jeudi passé là bas.

Pour l'instant on en est resté à credi.
Mardi nuit, couchée sur un canapé, je regarde la nuit par la fenêtre, presque amusée par cette insomnie qui ne m'angoisse pas.

Credi mat.. Le coloc de M se lève très tôt pour aller bosser. Il ne me réveille pas vu que je ne dormais pas.
Le jour se lève, et M aussi. Je prends un café, car je vais en avoir besoin si je veux ne pas dormir sur mes skis. Je regarde par la fenêtre, il a neigé. Des enfants joyeux partent à l'école, seuls, les pieds dans la neige. Leur écharpe fluo sur le torse. Tout va pour le mieux au paradis...
Triesenberg, je t'aime.. Toi qui n'es ni de l'Oberland, ni de l'Unterland.. Moi qui suis d'outre-Rhin. Village aux rues où il fait doux pateauger dans la neige grise. C'est con.. Tout ce blanc gaché. Il suffit que trop de voitures y roulent, et il vire au gris. Alors le regard accroche la pente, et s'élève dans le blanc.
Triesenberg - le village, et la route qui monte vers Steg, toujours dans la même commune, et qui continue vers Malbun, vers la fin du bitume, la fin de Triesenberg le presque civilisé. Le début du vrai Oberland, le pays d'en haut. Le pays du silence, du Föhn qui chante et danse, là où le ciel descend draper les montagnes, là où en été il se pose sur l'herbe, et parfois sur la roche même, en taches bleu-gentianes.

Tain... je l'aime! Et je l'écris Tresabärg. Je ne sais pas si c'est de l'Oberländer, de l'Unterländer, ou du hochwalliser...
En fait, il y a Triesen, dans l'Oberland. Triesen dans la vallée, le long du Rhin. Et puis Triesen qui s'amuse à grimper, dont les ruelles se resserrent, aux pentes couvertes de vignes, aux pieds desquelles poussent des pissenlits. Doivent pas connaitre le desherbant là bas...
En avril, s'entassent les sarments coupés.
Triesenberg, comme son nom l'indique, c'est "la montagne de Triesen". Mais c'est plus l'Oberland, va comprendre... Ils sont venus de loin pour apprivoiser ce coin là... Ils ont gardé leur langue, et c'est beau ainsi.

M me lache en bas de chez moi. Je me fais gentiment gronder par mon amie: tu aurais du téléphoner! je ne dormais pas..
Bah... j'ai pas voulu déranger!
Et puis.. Une nuit d'insomnie, passée dans un lit confortable, dans une chambre trop bien meublée, avec vue sur des jolis tableaux, çà le faisait pas..
J'ai préféré un appart tout simple, un canapé étroit, et une fenêtre sur la nuit. L'insomnie, çà se savoure. :)

Je prends ma voiture, et je file vers Malbun... La route est atroce, il a neigé, et il neige encore. Les chasse neiges bossent dur, mais en fait ils ne font que raboter la couche de neige, et donc, logiquement, se forme une couche épaisse d'une dizaine de cm de glace. Dure, impitoyable, même si tu as des pneus hiver.
Je grimpe péniblement jusqu'au tunnel. Je connais le coin comme si.. j'étais d'ici. D'ailleurs, quand on aime hein?
Je sais qu'après le tunnel tout change. Tu passes de l'autre côté de la montagne. Là, si il faisait beau sur Vaduz, il peut neiger de l'autre côté.
Faisait un temps pourri sur Vaduz... Et pire de l'autre côté!
Je traverse Steg où les voitures disparaissent sous la neige. Va t'en retrouver la tienne au matin!
La pente commence à se faire plus rude. Ligne droite... Plus haut, une grosse BMW en travers, puis encore plus haut, 2 voitures stoppées.
Tiens? Pourquoi?
Soudain je comprends.. Mes pneus commencent à hurler. Je ne freine pas, faut pas. Stop. J'essaie de repartir doucement, je fais un mètre, deux.. stop. C'est fini. Je sais que je ne monterai pas à Malbun avec la voiture. Je me range un peu plus à droite, et allume les warning.
Une voiture "locale" me double, madame a l'air pressée.. Elle va passer? Nan... 10m après elle stoppe aussi. Personne ne passera ce matin, sauf ceux qui ont 2 bonnes chaines, voire même 4 (certains sont prévoyants!)
Plus haut, on s'affaire, on sort les chaines, on se gratte la tête, on bouge les voiture, histoire de les attacher. Moi, je me gratte la tête aussi. Avancer c'est pas possible, faire demi tour non plus, et je n'ai pas de chaines.
La BMW suisse se met à reculer, pas très droit, un peu trop vite à mon gout. Je me planque. J'ai peur qu'elle tape ma caisse, car sur cette patinoire on ne maitrise rien. Il stoppe, enfin essaie,  à ma hauteur, me demande si j'ai besoin d'aide.
J'avoue: oui, j'ai un peu la trouille de reculer, çà glisse trop, le rail est proche, la route étroite.
Le gars recule jusqu'à Steg péniblement, en crabe. Il ressort et monte à pieds jusqu'à ma voiture. C'est une famille sympa, ils ont eu pitié. Et quelque part, je rigole, car une BMW là dessus, c'est encore pire que ma 106! .Note pour les filles: une propulsion arrière est pire qu'une traction avant sur la glace. Impossible d'avancer. J'ai roulé en BMW 525 pendant des années et je sais ce que c'est! Lourd, très lourd, et quand le cul commence à dériver... Dans les lacets de la Forêt Noire, il se trainait mon gros break, et même avec la direction assistée j'en avais plein les bras. Bon ok, c'était surtout un gros veau diesel...
Le type s'installe, et descend ma 106 à reculons jusqu'à Steg. Comme il peut.
Là, des touristes et des locaux mettent les chaines. Certains n'arriveront pas à monter, même avec les chaines.
Le chasse neige passe. Après 30min, j'essaie de remonter vers Malbun, mais c'est impossible. Je vais stopper exactement au même endroit. La BMW tente aussi, elle ne fera pas mieux.
Alors, en fille sage, je... nan, je retourne pas dormir à l'appart!!!!! Je lache le frein, je me laisse glisser en marche arrière jusqu'à Steg, sans peur cette fois.
Je fais demi tour et redescends lentement vers Triesenberg. Là, à l'appart, je sors mes skis, mes chaussures de ski, mon sac, ma bouffe, mes bâtons, et je file vers le village prendre le bus. Tout à l'heure certains bus sont montés avec les chaines.
Il m'aura fallu plus de 2h pour rejoindre Malbun... Après une nuit blanche, 2h de plus ou de moins hein?

Voici la route, tant qu'elle était praticable:

_smallP1060353

Enfin, praticable...
Praticable tout doucement, sans paniquer, sans gestes brusques. Là dessus, rares sont ceux qui se lancent!
Je n'avais pas peur, j'ai juste eu la trouille de descendre. (Pas ici, ici c'est simple, beaucoup plus haut)
Finalement, descendre çà allait tout seul...
Pas peur.. A mon rétro voici ce que j'ai:

_smallP1060352

Comment voulez vous avoir peur quand un Ange vous regarde? :)

Malbun... Piste de ski des débutants. Piste bleue très large, très douce. L'autre piste bleue, de l'autre côté de la route, démarre à près de 1900m. Elle a des parties brutales, je connais parfaitement la montagne à cet endroit, il ne peut pas en être autrement.
Alors je reste de ce côté. Pas dormi, et seulement 2h de ski de toute ma vie.. Faut pas pousser!

On rigole?
Allez!!!!! :)

Le ski, moi je vous le dit: le plus dur c'est pas de descendre, c'est de remonter!!
Première expérience sur le tire fesses.
Au départ, tu sens une forte secousse, et çà tire très fort. Il arrive très rapidement sur toi, faut être rapide, c'est pas simple quand on l'ai jamais fait.
Et...
J'ai gardé un bâton dans chaque main. Le truc part. La piste est gelée, défoncée, les skis suivent les traces qui vont un peu où elles veulent.. çà ne rate pas! un des skis se met en biais, je coince le raton dedans. Déséquilibrée, je tombe du tire fesses. Mais le problème, c'est que.. ne me demandez pas comment, je reste accrochée au truc par mon gant!
Heureusement une des fixations a sauté. Me voilà couchée sur le ventre, tirée par le truc qui a remonté très haut, un genou tordu trainant le ski restant, le bras retourné tendu vers le tire fesse, et le poignet qui me file l'envie de hurler tant c'est douloureux.
Reusement, en bas (ou en haut) ils s'en rendent compte. Et la machine infernale stoppe enfin.
Je redescends chercher mon ski, me masse le poignet, et regarde défiler ces engins de malheur. On ne recule pas, on fonce!
Bon.. Le truc entre les cuisses, je me laisse tirer.
euh? cette phrase sonne bizarre.. çà me rappelle un vague souvenir, mais bon c'était il y a si longtemps... soupir... :D

Moi je vous le dis: c'est épuisant! Complètement stressée, coincée, je fixe mes skis comme une désespérée. Faut pas qu'ils bougent! J'ai les jambes qui tétanisent.
Je vais passer tout mon credi comme çà, à angoisser à chaque fois que je monte sur cet engin diabolique... Heureusement on me rassurera: se ramasser la première fois qu'on prend le tire fesse, c'est normal! Ouf :)

Et la descente?
Pffffffffff trop coooooooooool!
C'est un peu gelé au début, c'est à dire que le chasse neige surprend. On est censé aller doucement et on va vite.
Ensuite, la poudreuse qui tombe change tout. Génial!!!!!
Par contre çà tue!
Heureusement je suis sportive et je cours en forêt. Mes articulations ont l'habitude d'encaisser. Mais çà tire, çà tire.. super pour les muscles!
Bien que je ne désire pas du tout avoir une musculature de skieuse de descente... ah çà non!

Voici la piste des débutants:

_smallP1060355

Je vais passer 5h là dessus, même pas morte d'ennui par le fait des montées/descentes.
Beaucoup de jeunes, à cause des écoles de ski. Mais on n'attend pas trop, faut savoir "monter à contre courant" :)
Tain.. le virus est en train de me prendre!
5h de ski, pour un débutant, c'est trop diront certains.
Trop?
C'est quoi ce mot?

Publicité
Commentaires
J
Punaise quelle belle aventure, même si les Suisses sont parfois moins sympa que sur ton bouquin (notamment ceux qui surveillent les voitures de frontalier pour appeller les flics). Je vois que rien ne te fait peur même pas les descentes en ski sur du sol gelé ;o)
L
Loic, je vous aime!<br /> oups.. pourquoi ce "vous"?<br /> çà fait plus profond je pense... :)
T
Laouen dans la norme, Laouen formatée, pourquoi pas Laouen dans le formol tant qu'on y est... J'ai écrit un jour dans un de mes piteux "textes" que si je devais emmener un seul Blog sur une île déserte, ce serait Face au vent, je n'ai pas changé.
L
et pourtant je suis trop tout.. et c'est ce qui fait que tous ceux que j'approche ont peur de moi... :)<br /> Reflexion aigrie?<br /> Bah.. c'est clair que çà fait mal quelque part...<br /> Mais en même temps, va t'en faire marche arrière? Va t'en re-rentrer dans la norme?<br /> déjà, j'ai l'impression de dépasser les limites de mon propre corps, tant çà remue là dedans, tant çà tend à aller plus loin plus haut etc...<br /> Alors le formatage..<br /> Tant pis pour moi?<br /> Bah...<br /> Merci Dany pour tes commentaires. Sans toi ce blog me semblerait vide :D
D
et pourtant tu es TROP tout ey c'est pour ça que l'on s'attache à toi!!!
Publicité
Derniers commentaires
Publicité