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face au vent-avel a benn
12 janvier 2009

éphémère (14)

Plus de photos "glacées"...
Enfin si, mais il faut savoir s'arrêter :)

La glace est éphémère. Mais dure, épaisse, elle durera des jours. Voire même des mois, dans les pays où l'hiver est un vrai hiver.
Le givre, c'est de l'éphémère "éphémère".
Il ne dure que l'espace d'un matin. Le soleil en vient à bout rapidement.
Il y a aussi ces nuits où la neige tombe, toute en douceur. Un flocon par ci, un flocon par là. Quand le matin s'éclaire, les arbres ne plient pas sous la neige. Chaque branche a sa guirlande. Un malheureux centimètre de neige fragile. Au gout de la nuit. Au gout de l'instant. Avant que...
Et parfois il givre sur du givre, et parfois il neige sur de la neige, et les arbres se tordent. Branches fines et légères. Poids démesuré du blanc. L'arbre, là parfois pour cent ans, terrassé par le poids de l'éphémère.

Ce matin là, il devait faire ... un bon moins 8. Il aurait pu faire moins 9 si le l'avais décidé. Mais j'aime le 8, car multiple de 4.
Je n'ai jamais su pourquoi.. Le 4... Mon chiffre préféré.
Confirmé il y a peu, un pendule à la main.
Ah.. Il faudra un jour que je vous parle de Laouen et son pendule. Laouen qui ressent si fort la force des pierres, et celle du ciel. Concentration... sourire presque amusé. Hop... les baguettes se mettent à danser. I feel the force... Il ne manque plus que Maître Yoda pour m'enseigner la Force.
M'enfin.. je crois bien qu'il est là, invisible. Entre lui et moi, c'est une histoire d'amour.
Qui a dit "encore une?" ;)

Ce matin là, donc, il faisait moins 8, et j'emmerde le thermomètre na!
Avec le vent du nord, on devait bien pousser à "sensation moins 16". Quelques degrés de moins ou de moins hein? (oui j'ai écrit deux fois moins, na!)
Les enfants et moi, nous glissions sur la glace, grimpant un mètre, redescendant 2. Méééééééé non çà passe! Boum, sur les fesses...

Près du grand rocher roux, il faisait doux. La pierre avait du créer un champ protecteur. Le vent du nord pouvait souffler... je l'aimais.
Je suis grimpée sur le rocher, en enlevant mes gants, mon bonnet, ouvrant enfin la veste.
Les enfants ont suivi. C'était pas si évident que çà. Pierre sans prise, joueuse.
Le rocher, tailladé par les failles montrait le nord. Tout au bout, un petit hêtre. Enfin... Disons 2 mètres de haut. Petit pour un hêtre.
Jeune? Je ne sais pas.
Allez pousser sur un rocher! Combien d'années pour atteindre 2 mètres dans ces conditions?

J'ai souris, pensant à "la crête sans nom", perdue au coeur des Montagnes Noires. L'endroit le plus "fort" que je connaisse en Bretagne, au niveau "force qui vient de la pierre". Là haut, des ajoncs rabougris survivent. Des chênes rachitiques s'accrochent. Le schiste est sans pitié. Le vent aussi. Dans ce lieu, soit disant fortement "ondes négatives" (des statues religieuses ont été plantée, pour conjurer le mal, chasser l'Ankou..) je me sens bien. Paix, sérénité, force, Amour.

Le petit hêtre aux branches fines décorées d'un centimètre de blanc m'a appelée. J'ai demandé la permission, quand j'ai été tout près de  lui.
Je ne l'ai pas touché... Il ne fallait pas, je le sentais.
J'ai ouvert la bouche, avancé mes lèvres vers l'extrémité d'une branche. Gobé la branche aussi loin que je le pouvais. Laissé fondre le blanc en moi. Les yeux fermés.
Libéré la branche...
Gobé une autre. Je ne sais plus si j'avais les yeux fermés. Face à l'est, face au soleil d'hiver, je ne sais plus. La lumière était intense. Yeux ouverts, ou  yeux fermés. Tout autour, et en moi.
Ce blanc qui fond en vous... L'instant qui lentement vous pénètre... C'était ... va traduire!

çà a quel gout le hêtre?
çà a le gout du hêtre!
Le gout de l'arbre, humide, puissant.
Le gout de maintenant.

Avant de redescendre, j'ai souris aux branches hautes. Dressées vers le ciel, lui offrant ce blanc. Ce blanc que je ne pouvais pas gober.
Parce que.... c'était très bien ainsi.

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Près du rocher, une borne de pierre. Pas bien droite. Le temps "travaille" la terre et la roche.
Sur une de ses faces, gravée le chiffre IV
Sur l'autre, une superbe flèche censée indiquée le chemin. En fait... elle pointait le ciel.

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