24 mai 2008
Maison d'Arrée...
Je suis donc retournée à Huelgoat...
Logique!
Ce dimanche là, j'attaquais ma cure de désintox. Et pour me désintoxiquer doucement, il me fallait aller à Huelgoat, seule petite ville de Bretagne à causer plus anglais que français.
Il y a les Iles Anglo-Normandes, mais il existe aussi les villes Anglo-Bretonnes. Huelgoat en fait partie.
Y croiser quelqu'un immatriculé 29, ou parlant français tient du miracle.
Naaaaaaan, j'exagère bien sur!
Quoi que...
Huelgoat, connu pour ses chaos, ses cabas, ses cas hauts, ses cas bas, ses cacaos, ses.. nan, j'arrête, j'ai pitié de vous.
Son lac, ses hectares de forêt, son camping, son autre camping, ses deux millions de campings cars entassés près du lac, etc..
Et son sana.
Arghhhhhh!
Pour ceux qui n'étaient pas sur ce blog en 2006, je vous prie de relire ces épisodes d'une intensité dramatique rare en cliquant sur le lien ci dessous:
cliquer ici si vous zozez
Pour ceux qui auraient aussi raté les photos, j'avais fait un album 100% privé avec un lien caché que je vous redévoile ici:
cliquez encore ici si vraiment vous en avez
Comment? mes liens ont des noms ridicules?
Ben vi, c'est comme çà!
Je suis donc arrivée au sana, avec mon sac à dos, mon réchaud, mon sac de couchage, bien décidée à passer la nuit sur la terrasse du premier.
Damned...
Le temps est assassin...
Ce qu'il restait de l'escalier menant au second est en vrac, le plancher du second, qui est aussi le plafond du premier a tendance à jouer à "devine où je vais tomber", bref, l'état de cette merveilleuse batisse ne s'est pas arrangé.
Certains trouveront cet endroit angoissant.
Je vous rassure: il l'est!
Et pourtant...
Je n'y vois que des espaces à respirer, de la lumière, des jeux d'ombres, de l'air, et encore de l'air..
Et toujours ce rêve éveillé: des gens partout, des enfants, de la musique, des rideaux qui volent, la vie à même le sol, sur la terrasse, portes à jamais ouvertes...
Ok, les communautés, c'était en 68.
Re-Ok, les portes à jamais ouvertes et la vie sur la terrasse, à Huelgoat, c'est risqué!
Méééééé...
J'avais entendu parler d'un projet de rachat. Faut croire que les acheteurs n'ont pas eu le courage de s'atteler à cette tache pharaonesque: restaurer une ruine de 3 étages, ravagée par un incendie, et rongée par l'humidité.
Cette maison est elle condamnée à devenir poussière? Je le crois.
Et qui sait... C'est peut être ainsi qu'elle doit finir.
D'ailleurs, ne m'interesse t'elle pas uniquement parce qu'elle est un cas désespéré?
Si elle avait été en bon état du sol au plafond, l'aurais je remarquée?
Kôa? Il suffirait de remplacer le mot maison par un autre mot en on retombe sur la discussion... stooooop!
Basta.
Ironique moi? à peine...
Je renonce à grimper au second seule. Un faux pas, et je pourrais toujours gueuler!
Je vais explorer le premier, le coeur serré.
Je ne dormirai pas ici, je le sais. Pas dans la poussière, pas au milieu du verre brisé, pas en risquant de me prendre un bout de plafond sur la tête.
Avec un bon balai, j'aurais peut être pu déblayer un coin de terrasse, mais même là, dormir à même la poussière, c'est limite.
Alors, avant de repartir, je vais faire quelques photos.
D'ailleurs, je rêve de faire des photos là bas. Et pas au retardateur!
Crise de narcissisme?
Non, cette ruine me colle à la peau, elle me ressemble. C'est exactement le décor qu'il me faut pour une série de photos.
Une ruine la Laouen?
En quelque sorte... Mais une ruine qui a la patience des pierres, que le soleil traverse, qui n'a pas peur des ombres.
Une ruine qui a brulé, trop fort, et dont désormais l'absence de toi(t) s'ouvre sur le ciel immense.
J'aurais pu dormir là, mais le sol est recouvert de poussière de platre humide, et de petits bouts de verres.
Ce mur recouvert de lierre m'a toujours frappé. J'y vois une "porte", un passage secret vers une autre dimension.
La vie prend possession des ruines.
Et aux fenêtres, des rideaux éternellement verts...
La "pièce bleue", tout au bout du couloir. Ses fenêtres de bois, fabrication sur mesure, à jamais ouvertes sur la forêt.
Ici... C'est la plus belle pièce de la maison. Lentement, les grands conifères s'en approchent, et bientôt leurs branches entreront sans frapper.
Je n'y peux rien. Ici, c'est une pièce à aimer, pas à pleurer...
Kôa? Elle me porte aux sens? Que voulez vous, dans mon récit sur Indiana en 2006, j'y avais rdv avec le sublime George Clou-nez, alors...
J'ai toujours aimé cette trainée de peinture (mauve) sur le mur de droite, qui semble prolonger la porte brisée.
Là où avant se posait l'escalier du troisième, royaume encore inexploré, mais je n'abdique pas!
Fenêtre ouverte sur dehors, sur dedans, il n'y a plus aucune différence, il n'y a plus de toit, que des poutres brulées attirées par le bas, le poids du passé l'a rappelé au sol, l'avenir sera lumière.
Quand je vous disais qu'elle me ressemblait...
Laouen, propriété privée?
Bah oui! I belong to myself!
:-)
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