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face au vent-avel a benn
17 novembre 2007

matin glacé

Dernière phrase du commentaire de JT, ce matin, à 9h52: la lumière qui fait vibrer l'air glacé est magnifique...

Je lis cette phrase à midi, en rentrant au chaud. Je suis trempée de sueur, et je vais aller me doucher.
J'ai hésité, pour la forme, devant mon thermomètre qui refusait de dépasser le zéro, même au soleil. J'ai su, dès ce matin très tôt, que j'irai courir sur le givre.
Pourtant, la semaine de travail écoulée fut la pire que j'ai vécu. Jamais je n'ai été aussi épuisée. Le moral en a pris un sacré coup...

Mais il m'était impossible de résister à l'appel de la forêt glacée. Par la fenêtre: du blanc, du blanc, et encore du blanc..
Et un immense ciel bleu.
J'ai empilé les couches de vêtements, trop, comme d'habitude. Non équipée pour courir l'hiver, j'ai mis mon cuissard de vélo long, et un très très vieux pantalon de survet par dessus (plus fin que le plus fin de vos strings tant il est usé)
Un tee shirt à manche longue ultra-fin, mon maillot de vélo, un coupe vent ultra léger, et .. un blouson par dessus. Gants, et bonnet.
Oui je sais, je suis folle! Mais il fait zéro, et je suis frileuse...
D'ailleurs, quelqu'un peut il répondre à ma question:

Il fait 5 degrés. On met un "s" à degrés, car ils sont plusieurs.
On dit aussi: il fait un degré. Logique, le sans "s".
Ce qui me fait marrer, c'est le fait de dire "il fait moins cinq degrés".
Car, logiquement, moins que un, et pire, moins que zéro, ce n'est pas un pluriel non? Ah, la logique des maths.. :-)
On dit donc, il fait 1,56879 degrés, car le chiffre est supérieur à un?
Mais alors, doit  on dire 0,568745233 degré, car inférieur à un?
Même le terme "zéro degré" me fait marrer: comme si je disais fièrement: ce matin, j'ai couru zéro mètre...
Le zéro, notion marquant le "rien", est ici quelque chose de réel, il existe, et la preuve que le zéro degré existe, c'est qu'il gèle la flotte, et tous ceux qui s'aventurent dehors.
Bon, j'arrête mes remarques idiotes...

Trop couverte, je n'ai pas eu froid au démarrage, mais évidement j'ai accroché mon blouson à mon camelback 10 minutes après.
Je n'ai pas couru depuis longtemps, et ce matin j'ai décidé d'établir un record de lenteur.
En fait, je vais aussi établir un record de bonheur...

Ce matin, j'ai offert ma lenteur à la forêt, et, parce que je le vaux bien (euh? c'est quoi cette autosatisfaction en forme de pub?) , elle m'a offert des instants merveilleux.
Et sa lumière.
En fait, je n'ai absolument pas souffert, ni fatigué.
Trop de pauses photo! Même sans ces pauses,  je pense que je n'aurais pas souffert.
L'air était si léger qu'il m'a emportée.
J'ai toujours eu du mal, par contre, à courir sur l'herbe glacée. Non parce que l'humidité gèle les petons, mais surtout parce que, vous allez rire... en la piétinant alors qu'elle est congelée, je lui fais mal. Allez y, riez! Si vous saviez, la relation qui existe entre la nature et moi...
Jamais je n'ai été aussi aérienne, et en même temps aussi en fusion avec la nature.
Une sorte de ... "communion dans l'envol"? :-) pour employer un terme lu chez JT...
Communion avec le Tout.
J'ai offert à l'air pur ma sueur, mes pas les plus légers possibles, mon souffle, qui bizarrement ne formait aucun nuage de vapeur malgré le froid, mon regard qui jamais n'égalera la brillance de la lumière de ce matin.
Mais j'ai vu. Vu parce que j'étais là bas à ce moment là? Parce que j'avais bravé le froid, en récompense? Parce que j'avais bravé le froid, justement, en sachant intérieurement, que j'allais voir?
Qu'importe...

J'aurais pu faire des photos merveilleuses, mais on ne photographie pas l'amour.
Je me suis contentée de simples photos, faites d'un doigt gelé, évitant de trop rester immobile car la sueur se refroidissant devient glacée sur la peau. Et l'heure n'était pas aux photos...
J'ai aimé la lenteur qui était mienne, (pas si lente que çà au final, vu l'absence totale de souffrance), j'ai aimé les sauts de cabri sur les racines, les accélérations dans les descentes, et même, les glissades sur  les fesses sur  les tapis de feuilles de châtaigniers gelées.
J'ai aimé, et j'aime encore.

JT, dans son commentaire, écrit:
"L'Infini n'est rien d'autre qu'une respiration harmonieuse délivrée de toute notion...."

A ces mots, je n'ai qu'un souffle en réponse...

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Châtaignier givré (dans une descente où je me suis retrouvée sur le cul)

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Givre sur feuille de châtaignier, et moi, pendant ce temps, j'ivre de froid...

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Givrée, parmi les fous, j'erre...

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Dans un virage, j'ai stoppé net. Elle m'attendait. La lumière

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Impossible de saisir le jeu des herbes hautes face au soleil. Tant pis... J'ai essayé, je n'ai eu que du flou.
Je ne vous montre qu'une photo prise de loin

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L'herbe est lumière

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Transparence sur feuilles dorées de châtaignier. La lumière, tout contre moi.
Je n'aime pas ce terme: "contre moi". Elle était "avec" moi.

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Brillance verticale

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Herbes dorées

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Sur le blog de Mélu, j'avais été étonnée de lire qu'une de ses lectrices était angoissée par l'automne. Elle ne devait voir, dans les tapis de feuilles mortes, qu'une fin. L'automne n'est pas une fin, juste un passage vers un nouvel élan. Les fougères rousses ne sont pas mortes... Loin de là!

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L'ombre des grands pins, et la mienne

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Au détour d'un sentier, le soleil me salue

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L'exemple type d'une photo "ratée". Artéfacts, couleurs  parasites, voile, manque de netteté...
Je précise que je n'ai pas vu mes photos, je les "devine" sur mon écran HS!
M'enfin hein...  pfffffff.. la perfection, si vous saviez où je me la mets, dans ces moments là!

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Un jour, on ne fera plus la différence entre les arbres et moi...

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Pardon... (à toutes les touffes d'herbes gelées que j'ai écrasées ce matin)

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R'Once upon a time... (ok, je sors)

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Vers la civilisation? Non, juste une route à traverser

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Une longue ligne droite, encadrée par deux chênes, et la forêt derrière...

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Allée couverte givrée

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Lui, ne voit jamais le soleil...

Pour ceux qui tomberaient ici par hasard à la recherche de sites mégalithiques morbihannais, je  précise qu'il s'agit de l'allée couverte et du menhir de Beaumont, à Saint Laurent sur Oust.

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Hêtre ou ne pas hêtre, les feuilles dans le ciel.
Pour ceux qui ont suivi, un lecteur est arrivé sur mon blog en tapant "le hêtre peut il aller à l'extérieur".
Je le rassure, au cas où il repasse ici: IL PEUT! La preuve!
D'ailleurs, que ceux qui ont des hêtres à l'intérieur de chez eux me le disent, çà m'intrigue ce truc...
Ne trichez pas: les sadiques tortureurs d'arbres amateurs de bonzes-aïe, ne me montrez pas vos hêtres chétifs. Le vrai, le pur fayard, le Fao de chez moi, il est grand, fort, libre!
Je n'aime pas les êtres de salon, j'aime hêtres en forêt. :-)

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J'ai passé un long moment à regarder valser les feuilles.
Les feuilles d'automne, emportées par le vent, en rondes pas du tout monotones, s'en vont tourbillonnant...
Le hêtre givré me fait un moment frissonner...

Oh ! je voudrais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions amis.
En ce temps-là la vie était plus belle,
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle.
Tu vois, je n'ai pas oublié...
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Et le vent du nord les emporte
Dans la nuit froide de l'oubli.
Tu vois, je n'ai pas oublié
La chanson que tu me chantais.

C'est une chanson qui nous ressemble.
Toi, tu m'aimais et je t'aimais
Et nous vivions tous deux ensemble,
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.
Mais la vie sépare ceux qui s'aiment,
Tout doucement, sans faire de bruit
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis.

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Mais mon amour silencieux et fidèle
Sourit toujours et remercie la vie.
Je t'aimais tant, tu étais si jolie.
Comment veux-tu que je t'oublie ?
En ce temps-là, la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui.
Tu étais ma plus douce amie
Mais je n'ai que faire des regrets
Et la chanson que tu chantais,
Toujours, toujours je l'entendrai !

Je suis repartie en courant. Pour couvrir du bruit de mes pas le silence parfois bien plus lourd que l'air...
Et j'ai souri au silence...

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Commentaires
C
J'adore le retour de cet hiver et tes photos la saluent si joliment. J'ai couru ce matin dans le froid sur la butte tout en haut de chez moi et j'ai salué l'air glacé qui s'engouffrait sous mes manches comme un souffle de liberté.ça sent bon le froid et en courant on l'apprivoise et on communie avec lui Moi non plus je n'aime pas écraser les herbes gelées. Merci pour cette si belle lumière !. A bientôt
M
je suis revenue!!<br /> tu peux venir voir tes photos sur mon pc!!<br /> elles sont superbes!!!<br /> j'ai eut le même temps à champ de bataille,et le même givre..mais coincée dans ma cuisine toute la journée,car il y avait des invités "VIP" à "régaler" aux deux repas!!!!<br /> et quand j'ai eut deux minutes...le soleil était couché!!<br /> :)))))<br /> bisoux!!
B
"Et j'ai souri au silence.."<br /> <br /> Récemment, je repensais au jour de Kippour... à ce jour vécu là-bas, jour que je n'oublierai pas ! Et ce que j'en ai gardé comme précieux souvenir :<br /> "I spent Friday at Ramath Rachel, with many moments of silences.<br /> I'll never forget that day.<br /> But, the one moment I prefer to remember, is when the day was ended (the start of Kippour) I went back to my friend's home on foot. I felt the silence in my skin, in my heart... It was not a un pleasant silence : it was just a prayer..."
G
pour tes photos sans limites mais si précises qu'on voit combien tu as l'oeil pour débusquer les petits bonheurs.<br /> j'espère que tu as vu fumer les mottes de terre retournées... l'automne révèle de telles surprises !
C
Inutile de te dire que j'ai aimé, non beaucoup aimé les photos bien sûr, extraordinairement belles, de froid et de la chaleur des couleurs rousses de l'automne. Mais au-delà de ça, c'est une note que j'ai aimé lire et même entendre, car même si je ne suis pas un fan particulier du chanteur, j'aime beaucoup cette interprétation. Merci.
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