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face au vent-avel a benn
4 octobre 2007

quelqu'un aurait l'heure svp?

Veuillez excuser cette interruption momentanée des mots.
Franchement, je ne sais plus où j'habite, ni quel jour on est, et pire, quelle heure.

Je suis malade. Tête qui explose, gorge très douloureuse. J'ai tenu le coup devant la machine grâce au doliprane.
Un collègue de nuit, voyant ma tête, m'a dit: quand on est malade, on n'est pas assez lucide pour bosser sur le tour.
J'ai répondu: t'inquiète... si je meurs, j'aurai la décence de le faire dehors, histoire de ne pas tacher le sol.

Tacher... Parlons en. Pas la peine de laver ton bleu m'a dit le régleur. Demain, il sera dégoulinant d'huile comme aujourd'hui.
Demain, je remettrai donc ce bleu dégueulasse. Par contre, je porterai des gants roses, pour faire la vaisselle, car l'huile qui dégouline (à flots) sur mes manches çà m'irrite la peau d'une manière...

Miracle: j'ai eu droit à des lunettes de protection! le jet dru d'huile dans les yeux, çà brule trop. Même le patron a eu pitié. Euh? Disons surtout qu'il a eu peur que je sois en arrêt maladie pour problème ophtalmo!

Cette après midi, j'ai dormi une heure, trop raide morte. Ensuite, je suis allée faire les courses.
Là, je me suis rendue compte de mon état d'épuisement. Je donnais des grands coups de volant, et j'avais du mal à me concentrer.
Un peu comme cette folle nuit d'aout, quelque part entre Vesoul et Belfort, quand j'avais fait Bretagne - Liechtenstein non stop...
Plus lucide du tout...

Le long de la superbe route qui me menait à La Gacilly, j'ai cru me prendre un mur dans la gueule:
Usine - maison - dodo - semi coma- redodo la nuit pendant 4h - usine...
J'ai l'impression de vivre un cauchemar éveillé.
Là, sur cette route qui commence à prendre les couleurs de l'automne, avec l'étang à gauche, et le troupeau de charolais à droite, j'ai pris une sacrée baffe...
Je me suis rendue compte que le monde existait, en dehors de usine - semi coma - usine. Et qu'il était beau.
Et si je me suis rendue compte que le monde existait, c'est que pendant cette semaine, je ne savais plus, justement, qu'il existait.
Et çà c'est très grave...

Incapable de faire quoi que ce soit d'autre... Courir? Je n'arrive même plus à marcher.
J'ai passé mon jardin au fil électrique, l'herbe pousse si vite. Il faudrait que je bêche entièrement le potager, mais avec quelles forces, quels bras, et quand?
Bonne question...

Je retourne à mon semi coma. Bonne nuit.
Ah  non.. Il n'est que 17h30... scusez moi.

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Commentaires
J
J'espère juste que tu vas finir par t'y faire et trouver un rythme mais je sais combien c'est difficille et combien on se sent coupé du monde car on est complètement décalé Accroches toi et fais attention à ta santé tes enfants ont besoin de toi !
L
Nous sommes des morceaux de ce monde...<br /> C'est le début d'un texte que je suis en train d'écrire. Ce que tu écris m'y fait repenser même si ce n'est pas en rapport direct avec l'idée directrice.<br /> Nous sommes des morceaux de ce monde, toi, moi, les arbres, les pierres et les usines. D'un côté la beauté dont te prive le rythme infernal de ta vie. De l'autre la laideur à laquelle te cantonne ta vie. Et, dans les deux "camps", du laid et du beau à deviner, émiéttés, transparents pour nos regards trop grossiers.<br /> La laideur et la cruauté de la nature, la beauté d'une certaine forme de solidarité et de chaleur humaine que tu as souligné ici-même souvent.<br /> <br /> Comme le dit Josy, je comprends, je vois bien qu'il ne peut en être autrement, mais je suis effrayée par les conséquences, par le risque aussi. Pas que pour toi d'ailleurs... <br /> <br /> N'être plus un morceau de ce monde est un prix trop lourd pour 400 euros de découvert.
J
Suggère lui une bouteille commune avec pleins de tuyaux pour chaque ouvrier ! mais tu cherches vraiment à le ruiner yaya !!!
L
oh.. elles ne sont pas que pour moi, on en profitera tous!<br /> va falloir que je lui parle des bouteilles de plongée, pour respirer..<br /> quoi que, c'est lourd çà!<br /> :-)
J
Ma pauvre ! soit prudente quand même, j'sais bien que t'as pas le choix, faut bien aller faire les courses, et aller au boulot.... mais bon conduire dans cet état là c'est vraiment pas prudent ! Waouhh!! des lunettes de protection ! tu vas ruiner ton patron à ce rythme là YaYa !
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