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face au vent-avel a benn
24 août 2007

plus haut que la lumiere...

Coucou!

Je vous tape d un clavier qwerty, sans apostrophe, ni c cedille, ni autres francaiseries.

Damned! Je pete un plomb!!! Me faut une heure par phrase, et je ne sais pas reduire l interligne.

Ceux qui ont lu le post "liechtenstein verticales lumieres 4" ont peut etre lu aussi la derniere ligne:

Laouen est tetue, elle deteste ne pas aller au bout des choses commencees. Laouen est aussi felee, mais alors a un point...

Hier, rien ne tournait rond. Meteo de merde sur le 56, envies qui tombent a l eau, etc.

J avais dans la tete une idee zinzin de chez zinzin, cherchant desperement quelqu un qui me force a etre raisonnable. Pas trouve. Pas beaucoup cherche non plus.

13h... je craque. Rien n est pret, je me jette sur mon sac, prepare bouffe, cartes, fringues.

13h35 je pars.

J ai passe une nuit abominable mercredi soir,  j ai du dormir 2h.

Mais je pars, et tres loin, puisque je retourne finir l ascension du Naafkopf. rien que ca. 1200km.

bouchons parisiens, fatigue dangereuse, je me traine et j arrive a Vaduz a 3h du mat. je dors 1h pas plus, gelee, fait 1 degre dehors a 1600m

Et a 8h je file marcher.

Je vous raconterai ca en detail des mon retour, ici sur ce clavier pas possible.

Je suis montee tout en haut, ascension tres dangereuse, et la fatigue en plus. Marche 8h aujourd hui.

Vecu quelque chose d inoui, comme une transe. J etais bien au dessus de moi. comme un besoin d etre a bout de forces pour me liberer de moi, de tout. peut pas expliquer comment on peut marcher 8h en montagne, 1800m de denivele positif avec rien dans le ventre ou presque, 2 nuits blanches et 14h de route. Il le fallait, c est tout.

Ce soir, je suis a l auberge de jeunesse de Vaduz, et demain je recommence, autre parcours terrible.

La personne ne va me comprendre, et vous vous dites:

1) elle exagere, nawak

2) elle dit qu elle a plus un euro et elle se tape 1200km

3) elle se pousse a bout, pourquoi? elle est ridicule.

Je ne vous explique pas ce soir, mais c etait un appel irresistible.

plus un rond? c est vrai , bonjour les problemes bancaires en rentrant. mais: ON A QU UNE VIE!

qu une vie, et je la risque

qu une vie, et je la vis. meme pas a fond, mieux encore.

j ai pleure a 2570m. trop forte emotion.

j ai pleure en redescendant quand j ai vu 9 bouquetins a maxi 15metres de moi, immobiles, me regardant

je vais rentrer dans un etat abominable, je l ai cherche

mais j ai vu les oiseaux voler plus bas que moi, tout la haut, la neige eternelle, le ciel du ciel...

bien plus que ca encore, je vous raconte lundi a mon retour. j ai un appareil jetable, je ferai numeriser les photos

mais on ne numerise pas le bonheur, ni l extase, et le mot est faible

2 jours de route, 2 jours de marche dans le ciel

n essayez pas de me comprendre ni de me juger... essayez plutot de vous detacher de vous, entrez dans votre ciel

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Commentaires
W
« Aujourd'hui nous recevons trois éducations différentes ou contraires : celles de nos pères, celles de nos maîtres, celle du monde. Ce qu'on nous dit dans la dernière renverse toutes les idées des premières ».<br /> Montesqieu
W
Je crois, il me semble, qu'il peut être difficile de faire entendre raison à Laouen, mais j'ai cru comprendre aussi en la lisant qu'elle sait assumer ses choix. (Laouen, je me permets de tenir ses propos, si je me trompe, pardonne-moi et n'hésite pas à me corriger)<br /> <br /> Mais, je crois, Giov, que quand tu dis "pas besoin de vivre ces extrêmes pour se sentir vivre tout de même"... Laouen ne donne pas au mot vivre le sens commun, et je pense comprendre de quoi elle parle, et l'expression "tout de même" est de trop. <br /> <br /> Il ne s'agit pas de vivre des extrêmes pour se persuader que l'on existe, non, mais simplement de vivre, vraiment, sans (se) mentir.<br /> <br /> Vivre sans avoir l'illusion de vivre une vie que l'on s'imagine vivre, mais qui n'a en fait ni réalité, ni consistance, qui n'est faite que de faux-semblants et d'illusions rassurantes.<br /> <br /> Mais Giov, tu as raison aussi :<br /> Prends soin de toi Laouen, des êtres ont encore besoin de toi.
G
et n'oublie pas que tout le monde n'a pas ton étincelle chevillée<br /> Ni que tout le monde, les enfants par exemple, n'a pas besoin de vivre ces extrêmes pour se sentir vivre tout de même<br /> Et même par rapport à toi, n'oublie pas d'être parfois in dul gen te<br /> Tu le mérites....
M
T'es vraiment allumée de chez allumée, et bordel, qu'est ce que j'aime ça !
W
*Vécu quelque chose d'inouï, comme une transe. J'étais bien au dessus de moi. comme un besoin d'être à bout de forces pour me libérer de moi, de tout. peux pas expliquer*<br /> *Je vous raconterai ça en détail dès mon retour*<br /> <br /> Je viens d'évoquer ailleurs, juste évoquer, un voyage sous la neige que je ne peux ni raconter, ni surtout expliquer. J'étais épuisé de fatigue et de douleurs que je taisais ni ne montrais, j'étais pourtant allé où je "devais".<br /> <br /> Le lendemain de ce voyage nocturne, j'ai pleuré longtemps. Pleurs non de tristesse, mais de soulagement/libération (les mots ne sonnent pas justes ou vrais, mais je n'ai que ceux-là qui s'approchent de ce que j'ai ressenti), pleurs de bonheur/extase/transe. Une immense paix intérieure indescriptible. Le ciel du ciel, comme tu l'écris, s'était ouvert et j'y étais plus haut, comme tu le dis aussi, que les oiseaux.<br /> <br /> Non, tu n'es pas folle, je ne pense pas l'être non plus. Mais garde en mémoire que le cadeau qui t'a été donné là-bas, là-haut, est rarissime. Remercie humblement pour ce que tu as reçu. N'en fais pas trop étalage. Ce que tu as compris est objet d'incompréhension. Cela t'a été légué/offert, cela n'appartient qu'à toi. JLG a du partir pour cela. Ceux qui cherchent trouveront leur ciel, te trouveront peut-être toi s'il doit en être ainsi pour eux.<br /> <br /> Bien plus haut que le ciel... cela est impossible à expliquer, je n'ai pas réussi à le faire. J'ai appris depuis qu'il n'est pas important de chercher à le raconter ou l'expliquer. <br /> <br /> Dire que cela existe, dire que l'on peut y aller et en revenir, oui, peut-être... mais le faire "comprendre"... tu pourras toujours essayer de décrire le goût du miel, mais seuls comprendront ceux qui l'ont goûté.<br /> <br /> Alors, malgré une infinie tendresse tu ne pourras leur donner le goût du miel, mais avec une infinie tendresse apprends-leur, si tu y tiens, à savoir qu'il existe et à vouloir y goûter.<br /> <br /> Fly on, Little(?) Wing...<br /> Fly on<br /> <br /> Tendresse et surtout ...
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