B&W

Après une journée en ville, rien ne vaut une bonne marche en forêt. Ballade d'une quinzaine de kilomètres.
Temps couvert ce jour là, qui s'est dégagé dans l'aprem, permettant la baignade, avec une bonne dose de courage.
J'aimerais bien avoir une idée de la température de l'eau du lac.

Ce matin là, grimpette par Bad Griesbach, et sa piste de saut à ski.
J'ai eu pitié des enfants: je connais la route qui grimpe en voiture vers le haut de la piste! Ils ont évité le mur, à froid, d'une pente de 40% en moyenne. J'avais grimpé çà un matin, lourdement chargée, m'accrochant à ce que je pouvais pour ne pas glisser en arrière.

Assis sur les bancs de la piste, la vue est terrifiante.
Dommage: une compet de ski d'été était organisée le week end du 18 et 19 aout, j'aurais adoré voir sauter les skieurs.

Je vous rassure: je n'ai aucune envie de tenter le saut!

Et au risque de me répéter (j'ai écrit çà avant hier) je crois bien, dans ma petite tête, avoir inventé le saut à ski à  l'envers, le saut vers le haut, celui qui ne finit jamais.

Mais, en haut de la piste de ski, il nous reste encore une belle grimpette à avaler. Je connais l'escalier naturel qui nous attend, et qui a du mal à se terminer. Je connais aussi la jolie surprise que l'on a à mi chemin. L'été humide nous gâte: la cascade est bien plus imposante qu'en octobre 2005.

 

Arrivés au lac, nous nous rendons comptes que la pluie de la nuit a fait monter le niveau de l'eau. Les 3 pierres qui bordent la plage sont à demi noyées.

Deux d'entre elles sont gravées d'un prénom. En rigolant, nous inventons des histoires sur ces deux personnes. Couple?
Bah... Il s'agit en fait de deux prénoms masculins, ce qui n'élimine pas l'idée du couple.

Voici "Berthold", la plus grosse des 3 pierres, la préférée de Minimoi.
Et voici "Wendelin", l'autre pierre gravée

Et là, je souris, et je vous explique pourquoi:

J'ai écrit un roman qui se passe en intégralité autour de ce lac. L'héroïne se nomme Birgit, prénom commençant par un "B", comme "Berthold".
L'homme qui  l'a abandonnée, et dont elle attend le retour promis, se prénomme Werner, prénom commençant par un "W", comme "Wendelin".

Sans le vouloir, car c'est totalement involontaire (le choix des deux prénoms de mes personnages est plus complexe), j'ai crée un couple Birgit/Werner qui peut rappeler le duo Berthold/Wendelin.

Autre fait amusant: Wendelin, qui est un prénom masculin, est le prénom d'un célèbre mathématicien français d'origine allemande, dont le nom de famille est ... Werner!
(je m'excuse auprès de tout ceux qui tomberont ici en tapant ce nom, mais point de math dans cette note, uniquement une référence littéraire à mes modestes écrits)

De toutes ces coincidences, les canards s'en moquent éperduement, et me font admirer les jeux d'ailes

Ces photos sont tirées de l'album que j'ai fait sur le lac, que vous pouvez retrouver dans la colonne de droite, et en cliquant sur "ici"

Après la baignade, le temps se couvre un peu. Et Minimoi choisit ce moment pour prendre des photos l'appareil à l'envers.
J'ai beau lui expliquer qu'il suffirait de renverser à 180° les photos "normales", elle tient à  le faire.

 

Ah méééééééé-euh!!!
Remettez moi dans le bon sens SVP. Quoi que, je suis tellement anticonformiste, que cette position me convient bien.

De ces considérations photographiques, les canards s'en moquent bien aussi

Ah merci! Ils en mettent la tête sous l'eau pour ne rien voir! Remarquez tout de même que le troisième se la pète: il me prouve que lui arrive à regarder derrière lui sans avoir besoin d'un appareil photo... J'en ai mal aux vertèbres cervicales à le voir.

Retour vers Bad Griesbach, toujours en chansons. J'imagine la tête des promeneurs (nous n'avons pas croisé grand monde autour du lac en 15 jours), ou des locaux, entendant résonner la Marseillaise à travers bois. Je peste: je n'aime pas vraiment ce chant guerrier. Pour se venger, ils me chantent du Piaf, en poussant le vibrato (faux bien sûr) à son maximum.
Finalement, seule "j'ai la quéquette qui colle" fait l'unanimité. C'est un peu notre hymne perso.

La descente vers Bad Griesbach et le haut de sa piste de ski (bah oui on descend vers le haut) nous fait traverser une forêt de feuillus, des hêtres clairs, vision rare par ici. çà me rappelle un certain chemin de croix, plus au sud, sur la terrible pente qui grimpe vers le Farrenkopf, après une quarantaine de km à pieds lourdement chargée. Quelle souffrance, j'en tremble encore. Une pente à plus de 20% sur 1km500, au milieu de hêtres immenses, clairs, magiques.

Les enfants sont restées émerveillés devant cette lumière.
Si je tenais devant moi tous ceux qui persistent à dire que la Forêt Noire est noire...
Si si: même la nuit, sous les sapins les plus immenses, je vois les étoiles.
Même en fermant les yeux.