Mantra
Avec un titre tel que celui ci, je vais amener ici tous ceux que le Bouddhisme attire...
Ils vont être déçus.
Ce qui va suivre est dur, très dur. Et ce texte ne restera pas sans réactions.
Enfin, ceux dont je parle ne viennent pas ici, donc...
Qu'importe...
Qu'est ce que j'ai fait pour mériter çà?
Non, çà c'est la réaction primaire
J'en ai déjà parlé. Entendu ailleurs: " On devrait plutôt dire, qu'est ce que je vais gagner à avoir supporté çà."
Il faudrait donc, accepter ce que l'on subit, et en tirer la conclusion: j'en sortirai plus forte.
Si je m'en sors...
Parce que les mots...On a du mal à y survivre.
Les mots qui tuent, brutalement, en un quart de seconde.
Et
ceux qui, lancinants, reviennent chaque jour, travail de sape, et
usent, usent jusqu'à l'usure extrème, celle où tout se rompt: l'envie
de vivre, l'envie de re-vivre.
Le corps lache quand l'esprit est à genoux.
Etre plus forte que "çà"? Il le faudrait.
Les mots passent sur moi, sans réaction. Encaisse.. Et à l'intérieur, le mal gagne du terrain.
Parfois, je saisis au vol quelques mots, et je me les
répète, répète encore. Jusqu'à la nausée, jusqu'au vertige avant la
chute.
Pour tenter d'en tirer une réaction positive.
Les mots que l'on se répète, comme un mantra, musique qui envahit l'esprit.
Le mantra est fait pour laver la souffrance, les miens ont parfois un autre effet.
Il y a les mots d'amitié, ceux auxquels on croit. Quand le blues
va un peu loin, on y pense, on y pense, on y pense...
Et le vent tourne. Ces mots qui agissaient comme un souffle de vent dans le dos prennent une dimension différente.
Deviennent insoutenables, de part leur fausseté.
Et le mantra demeure, on se le répète, répète...
S'ancre
bien le mal au fond de l'âme. On se le répète comme pour se créer un
mur de douleur qui vous protège d'autres agressions.
On se le
répète, et on presse le pas, on tourne les jambes plus vite, on
oublie la douleur physique, on avance, avance... Serre les dents,
regarde devant toi, écoute l'écho des mots dans ton esprit, comme des
gifles sur ton coeur, l'aiguillon qui pique la bête, la cravache du
cheval...
Avance! Encore!
Et il y a les mots cruels. Concentrés de haine.
Ceux que l'on savait, avant même de les lire ou de les entendre.
Ceux que l'on découvre un soir, et pas par hasard. Des mots qui ne vous sont même pas adressés, ce qui est pire.
Ceux qui brisent les ailes, jettent au fond du trou.
Ceux que , bien sur, on doit supporter souvent, si souvent, car c'est si amusant de faire mal...
Ceux que d'autres répètent, répètent, comme un mantra maudit.
Replay...
On les lit un fois, pas besoin de les relire, non.
De
toute façon, ils ont été imprimés, au cas où on les oublie, ils sont
là, bien en vue, pour bien enfoncer le couteau, loin, bien loin... On
doit les subir.
Pourquoi ai je envie de les écrire aujourd'hui? Et pas le soir où je les ai lu? Je ne sais pas.
Oui,
j'ai envie de les écrire. Et pas ici, dans un message quelconque, mais
dans mon livre d'or par exemple, pour que les posts qui défilent ne les
enterrent pas.
Je ne le ferai pas.
Non pas pour me protéger de leur vue, non pas pour m'économiser le mal, je n'en suis plus là.
Pas par honte non plus... Moi, je peux me regarder dans le miroir, sans ciller.
Pour des raisons que je renonce à vouloir expliquer.
Mais il y a un paragraphe de toute beauté, et celui là,
faut que j'en parle. Je sais très bien que je ne devrais pas le faire...
Vous allez découvrir ce qu'est l'amitié.
Je vous résume: je suis tarée, tout le monde le pense, et la preuve, c'est la manière dont je négocie les descentes en vélo.
C'est beau non? Et encore, c'était écrit en belles phrases, moi j'ai transcris rapidement.
Je vous précise: " tout le monde", ce sont ceux qui étaient mes amis.
Super non?
Et
vous allez rire... Pendant 2 jours j'ai en effet négocié les descentes
à bloc, mais alors, à bloc.. On en a tous rigolé par mails, pendant des
jours et des jours. Parlant de sacrées parties de manivelles en
descente, pendant que d'autres luttaient en montée.
Et c'est là que
vous allez rire: je n'étais pas seule dans les descentes: je jouais à
la cou-course, avec...l'auteur de ces lignes d'antologie.
Avouez que c'est à se tordre non?
Alors, quand on a finit de hurler en silence on fait quoi?
On se les répète, répète encore, ces putains de phrases.
Et on descend, descend...Gouffre
Et on se dit: Un jour, peut être, il le faut, je passerai le cap.
Ces mots seront ma force, et j'avancerai.
Et personne ne pourra m'arreter.
Aimer sa douleur, l'apprivoiser, s'en servir pour avancer.
Aimer les mots qui tuent.
Fou l'effet qu'ont ces phrases quand on flanche en vélo, en pleine compet.
Un jour...
Les mots qui tuent ont ils encore un effet quand on les accepte?
Les mots qui tuent ont il encore un effet quand on est déjà morte?
Les mots qui tuent doivent ils être pardonnés?
Là n'est pas la question... On n'a pas à pardonner ce que l'on accepte.
Non comme la vérité, çà non, c'est plus compliqué que çà...
Je renonce à m'expliquer.
En attendant, je négocie toujours les descentes comme une folle...
En silence.
Avec le sourire.
Et vous savez quoi?
Je dis merci. Et pardon aussi? Sourire...
Etonnant non?