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face au vent-avel a benn
28 novembre 2005

Mantra

     Avec un titre tel que celui ci, je vais amener ici tous ceux que le Bouddhisme attire...
Ils vont être déçus.
Ce qui va suivre est dur, très dur. Et ce texte ne restera pas sans réactions.
Enfin, ceux dont je parle ne viennent pas ici, donc...
Qu'importe...

    
Qu'est ce que j'ai fait pour mériter çà?
Non, çà c'est la réaction primaire
J'en ai déjà parlé. Entendu ailleurs: " On devrait plutôt dire, qu'est ce que je vais gagner à avoir supporté çà."

    Il faudrait donc, accepter ce que l'on subit, et en tirer la conclusion: j'en sortirai plus forte.
Si je m'en sors...

   Parce que les mots...On a du mal à y survivre.
Les mots qui tuent, brutalement, en un quart de seconde.
Et ceux qui, lancinants, reviennent chaque jour, travail de sape, et usent, usent jusqu'à l'usure extrème, celle où tout se rompt: l'envie de vivre, l'envie de re-vivre.
Le corps lache quand l'esprit est à genoux.
Etre plus forte que "çà"? Il le faudrait.
Les mots passent sur moi, sans réaction. Encaisse.. Et à l'intérieur, le mal gagne du terrain.

   Parfois, je saisis au vol quelques mots, et je me les répète, répète encore. Jusqu'à la nausée, jusqu'au vertige avant la chute.
Pour tenter d'en tirer une réaction positive.

    Les mots que l'on se répète, comme un mantra, musique qui envahit l'esprit.
Le mantra est fait pour laver la souffrance, les miens ont parfois un autre effet.

  Il y a les mots d'amitié, ceux auxquels on croit. Quand le blues va un peu loin, on y pense, on y pense, on y pense...
Et le vent tourne. Ces mots qui agissaient comme un souffle de vent dans le dos prennent une dimension différente.
Deviennent insoutenables, de part leur fausseté.
Et le mantra demeure, on se le répète, répète...
S'ancre bien le mal au fond de l'âme. On se le répète comme pour se créer un mur de douleur qui vous protège d'autres agressions.
On se le répète, et on presse le pas, on tourne les  jambes plus vite, on oublie la douleur physique, on avance, avance... Serre les dents, regarde devant toi, écoute l'écho des mots dans ton esprit, comme des gifles sur ton coeur, l'aiguillon qui pique la bête, la cravache du cheval...
Avance! Encore!

     Et il y a les mots cruels. Concentrés de haine.
Ceux que l'on savait, avant même de les lire ou de les entendre.
Ceux que l'on découvre un soir, et pas par hasard. Des mots qui ne vous sont même pas adressés, ce qui est pire.
Ceux qui brisent les ailes, jettent au fond du trou.
Ceux que , bien sur, on doit supporter souvent, si souvent, car c'est si amusant de faire mal...
Ceux que d'autres répètent, répètent, comme un mantra maudit.
Replay...
On les lit un fois, pas besoin de les relire, non.
De toute façon, ils ont été imprimés, au cas où on les oublie, ils sont là, bien en vue, pour bien enfoncer le couteau, loin, bien loin... On doit les subir.

      Pourquoi ai je envie de les écrire aujourd'hui? Et pas le soir où je les ai lu? Je ne sais pas.
Oui, j'ai envie de les écrire. Et pas ici, dans un message quelconque, mais dans mon livre d'or par exemple, pour que les posts qui défilent ne les enterrent pas.
Je ne le ferai pas.
Non pas pour me protéger de leur vue, non pas pour m'économiser le mal, je n'en suis plus là.
Pas par honte non plus... Moi, je peux me regarder dans le miroir, sans ciller.
Pour des raisons que je renonce à vouloir expliquer.

   Mais il y a un paragraphe de toute beauté, et celui là, faut que j'en parle. Je sais très bien que je ne devrais pas le faire...
Vous allez découvrir ce qu'est l'amitié.
Je vous résume: je suis tarée, tout le monde le pense, et la preuve, c'est la manière dont je négocie les descentes en vélo.
C'est beau non? Et encore, c'était écrit en belles phrases, moi j'ai transcris rapidement.
Je vous précise: " tout le monde", ce sont ceux qui étaient mes amis.
Super non?

Et vous allez rire... Pendant 2 jours j'ai en effet négocié les descentes à bloc, mais alors, à bloc.. On en a tous rigolé par mails, pendant des jours et des jours. Parlant de sacrées parties de manivelles en descente, pendant que d'autres luttaient en montée.
Et c'est là que vous allez rire: je n'étais pas seule dans les descentes: je jouais à la cou-course, avec...l'auteur de ces lignes d'antologie.
Avouez que c'est à se tordre non?

   Alors, quand on a finit de hurler en silence on fait quoi? On se les répète, répète encore, ces putains de phrases.
Et on descend, descend...Gouffre
Et on se dit: Un jour, peut être, il le faut, je passerai le cap.
Ces mots seront ma force, et j'avancerai.
Et personne ne pourra m'arreter.

Aimer sa douleur, l'apprivoiser, s'en servir pour avancer.
Aimer les mots qui tuent.
Fou l'effet qu'ont ces phrases quand on flanche en vélo, en pleine compet.
Un jour...

Les mots qui tuent ont ils encore un effet quand on les accepte?
Les mots qui tuent ont il encore un effet quand on est déjà morte?
Les mots qui tuent doivent ils être pardonnés?
Là n'est pas la question... On n'a pas à pardonner ce que l'on accepte.
Non comme la vérité, çà non, c'est plus compliqué que çà...
Je renonce à m'expliquer.

En attendant, je négocie toujours les descentes comme une folle...
En silence.
Avec le sourire.
Et vous savez quoi?
Je dis merci. Et pardon aussi? Sourire...
Etonnant non?

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Commentaires
C
Pour quelqu'un qui a peur des mots, Louen, je te trouve bien du courage et de la détermination ; car tu les manies en quantité et avec brio.<br /> <br /> Joli final : qu'importe les mots pourvu qu'on ait l'ivresse ;D
D
Les mots ne sont que des mots... la vraie vie est là à tes pieds, et c'est toi qui la foule, c'est toi qui la vit.<br /> <br /> Le monde des mots n'est qu'idées, notions, choses abstraites et intangibles. Le vrai monde tu l'as sous les yeux, tu le contemple.<br /> <br /> Les mots ne sont que poussières dans des livres, sur des pages, dans des textes, ils restent longtemps après nous, mais eux ils n'auront pas vécu, ils ne connaissent pas l'instant, ils ne connaissent pas ce qu'ils représentent. Ils sont jaloux des vivants, alors ils déforment, ils mentent, ils cachent et ils cherchent à faire mal.<br /> <br /> Tu n'as pas besoin de mots pour savoir ce qu'il y a dans ton coeur. Pas besoin de mots pour apprécier l'instant.<br /> <br /> Tu vis pour toi, par pour les autres. Te laisses pas démonter. Les mots, les amis, les faux, les vrais, les doux, les coupants... ça va, ça vient, c'est comme ça. Mais au final il restera toujours quelquechose : toi. Alors prends en grand soins, c'est ce que tu as de plus cher.<br /> <br /> lechouille
L
Lotus: je sais que ces mots là existent<br /> Mais les mots doux deviennent parfois aussi coupants que du verre brisé<br /> quand on sait que rien n'est vrai là dedans<br /> je sais bien que les mots sincères existent...<br /> pour l'instant je m'emmure, me protège, j'ai trop donné, trop pris dans la figure... j'ai peur des mots, peur de recommencer à croire qu'ils peuvent être vrais.<br /> <br /> Mel:<br /> ceux qui ont pensé/écrit ces mots là, se moquent bien de mes réponses<br /> ils pensent avoir raison, être au dessus du lot, pouvoir juger, avoir le droit de tuer quand ils le désirent.<br /> je n'ai rien à répondre à çà, qui ne puisse m'enfoncer un peu plus<br /> je n'efface rien non plus, de ces mots qui font mal.<br /> mais par contre, j'ai rayé toute trace de plus d'un an de mails, plus d'un an d'amitié, de rigolades, de gentillesses<br /> un an qui te font croire que l'amitié existe.<br /> rayés aussi ces quelques phrases auxquelles on pense souvent, pour aller de l'avant<br /> mais dans ma tête, elles tournent encore, et font bien plus de mal que les mots qui tuent<br /> les mots n'ont pas de prise sur toi, parce que tu le veux<br /> ils en ont sur moi. c'est une longue histoire<br /> et je ne peux pas laver l'offense<br /> ni par les mots, ni par le mépris, ni par la haine.<br /> tout ceci, j'en suis incapable...
W
Lotus, <br /> que dire de plus...<br /> A part: Tous des jaloux...rien de plus
M
quand les mots que je reçois sont trop durs ... je prends le temps d'affuter ma plume, de faire mijoter le poison, de choisir mes mots ...<br /> et, en accrostiches ou en vers libres, je jette toute la douleur et toute la peine dans ces quelques mots que je pioche au plus dur de la hargne.<br /> je les publie. Qui se sent morveux se mouche ... à partir de là je fais l'effort de me détacher de tout ça : j'ai lavé l'offense dans le sang des mots ... elle n'existe plus. ça n'est pas un pardon, c'est juste que je ne permet pas à ces mots d'avoir prise sur moi.<br /> (mais je n'efface rien car j'aime avoir une trace de ces batailles)<br /> bizzzzzz
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