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face au vent-avel a benn
28 février 2005

revenir où tout a commencé

quand plus rien ne va,il me faut retourner à la source,et j'ai quelques lieux magiques et secrets où je me sens immédiatement mieux.

retourner à un endroit aimé,apprécier une fraction de seconde à la puissance 1000,juste une vision fugace,une couleur du ciel,une odeur passagère,le retour du printemps,la première fleur de l'année

Aimer meme la pluie,meme le vent,aimer le froid,tout ce qui me fait réagir,qui me prouve que je suis en vie.

Ne plus passer entre les gouttes,ne plus se cacher,se mouiller,l'accepter,l'aimer,et tant pis pour les conséquences.Le vent est bon,il claque les joues,il caresse le visage,il joue avec moi,je joue avec lui. Etre un nuage,aller où le vent me mène,liberer ma pluie,changer de forme selon les courants,effleurer la terre...

Penser à mes endroits secrets,ceux qui sont proches,ceux qui sont très loin. Parfois meme y penser seulement suffit à me faire renaitre.

Alors je vais en parler:

Kerlouan,Meneham

La route vers l'Ouest,le soleil qui se couche,le vent qui balaie le sable blanc,qui l'étale sur la route,quelques grains en suspension,un instant d'éternité. Le sable devient doré,le temps s'arrete,la vision insaisissable,qui te pénètre,qui se grave dans ton âme,qui te prouve que la vie est belle,que le monde est beau,qu'il faut y croire,que çà valait le coup d'exister,d'etre là,à ce moment,se jeter dans le sable,se laisser recouvrir,retourner à la terre.

Les montagnes noires...

Pour que mon lieu le plus secret le reste,je n'en joints meme pas la photo,et j'en tais aussi le nom....

C'est un endroit perdu,où quelques randonneurs passent de temps en temps,sans le voir,sans ressentir la vibration de la terre. L'étang,que dis-je,la mare perdue,ses herbes folles,ses oiseaux que rien n'effraie. Le soleil qui rentre entre les arbres,la lumière magique qui éclaire la scène,et déjà je continue.... Le chemin à gauche,il monte,il descend,çà tourne,çà patine,çà se mérite,la boue ralentit l'homme pressé.Il faut que je m'y prépare,parce qu'au tournant,le minuscule sentier entre 2 cailloux est bien caché du profane.

C'est ma clairière,mon endroit magique,où rien n'arrive,mais où tout peut arriver.Un amas de cailloux,un énorme rocher,des fougères,des ronces,des chènes tordus,des feuilles partout,et la lumière... toujours la lumière,particulière.

Parce que c'est là,et pas ailleurs,parce que c'est chez moi,que j'y vibre,au rythme de la terre,comme une plainte lente qui remonte,et l'onde s'accorde avec les battements de mon coeur,et je n'ai plus mal,et je n'ai plus froid,plus de fatigue,je suis là,et je suis.

et le dernier,là bas....

Donegal

Cette route.... Ces montagnes... Ce lieu vide de toute vie humaine depuis longtemps déjà,cet endroit où tout a été dit parce qu'il n'y a rien à dire,parce que c'est l'absolu. Personne n'y vit plus,les maisons sont quasiment retournées à la terre,quelques murs témoignent encore que la vie ici est impossible,trop rude,rien à faire,rien à cultiver. La désolation pour tous,un tout pour moi.La nature absolue,belle comme il y a 100ans,belle encore dans 100ans.

Quand nous ne serons plus rien,des souvenirs,des noms effacés sur des pierres,resteront ces endroits immuables,cette atmosphère particulière.

Qui sait,peut-etre d'autres personnes seront touchées par ces lieux,comme je l'ai été. Peut-etre en reveront-elles aussi,y penseront-elles quand tout ira mal,en feront-elles leurs ultimes buts...

Je me dit:j'y ai été,j'y serai encore un jour,quand plus rien n'ira,quand tout sera fini,il restera cette route,ce lac sur la droite,ce vent glacé,cet horizon qui fuit,là bas entre les montagnes,avant le virage

Le jour où je l'ai découverte,cette route,la carte routière que je tenais dans la main m'a semblée dérisoire,inutile,futile...

J'ai regardé vers le Nord,et j'ai su que j'avais trouvé ma vérité

Je voudrais la remonter à pieds,le plus lentement possible,apprendre par coeur chaque centimètre de son mauvais bitume,connaitre chaque pierre,arriver au bout....Recommencer.... La faire en courant,les pieds qui caressent le goudron. La faire en bondissant,sur les cailloux.La faire en me roulant par terre,ressentir la douleur des pierres sur mon corps,me coucher dans  la tourbe,dormir.

Ce n'est pas ma route,ce n'est pas à moi,c'est moi qui lui appartient désormais.

 

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Commentaires
L
l'important c'est d'en avoir un de coin à soi,ce lieu magique où on se retrouve immédiatement.<br /> la méditation dans le desert,voilà un truc que je n'ai pas essayé,mais je suis sure que çà me plairait énormément,le desert n'est pas vide,c'est un tout.<br /> ici aussi je connais des espaces desertiques,la terre est trop acide et les vents trop violents pour que la végétation s'y installe. les contempler m'apporte la paix intérieure,mais seulement pour un instant,car on ne se refait pas,je suis plus volcan que nature endormie!
Z
Je comprends ta dernière référence. J'éprouve le même sentiment dans la zone ouest de la Tunisie ou je ne suis pas retourné depuis trop longtemps. Cette nature vide (en un sens) m'attire.
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